Biennale des antiquaires : place aux jeunes

La manifestation propose toujours des merveilles

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 7 septembre 2010 - 655 mots

PARIS - La Biennale des antiquaires crée toujours l’émulation. Les antiquaires, qui travaillent sur le long terme, ont réussi à sortir des merveilles pour sa vingt-cinquième édition.

Barrère propose un ensemble statuaire du sous-continent indien, d’Asie du Sud-Est et de Chine, dominé notamment par une tête vietnamienne de gardien datant du XIIe siècle. Jean Gismondi (Paris) accrochera un tableau de la première école de Fontainebleau, seul témoignage peint sur toile de la fresque du Primatice au pavillon de Pomone à Fontainebleau. Les Kraemer (Paris) présenteront une table aux quatre parties du monde, d’époque Régence, dans un espace reconstituant le bureau ovale de la Maison Blanche. Bernard Dulon (Paris) propose un étonnant chien Verwilghen du Congo (lire p. 20). La galerie Vallois (Paris) rend hommage à toutes les facettes du laqueur Jean Dunand (lire p. 28). La section « Art déco » accueille désormais les Parisiens Félix Marcilhac, Michel Giraud et Alain Marcelpoil, lesquels considèrent la biennale comme un « aboutissement ». Giraud restitue l’univers complet d’un collectionneur avec, comme point de départ, une coupe de Miklos ayant appartenu au collectionneur Jacques Doucet.

S’inspirant de la section « Show-case » de la foire Tefaf de Maastricht, la biennale accorde une place aux jeunes professionnels avec le nouveau secteur « Tremplin », sur le balcon d’honneur du Grand Palais. « C’est pour eux une chance énorme de bénéficier gratuitement d’une visibilité et d’asseoir leur image de marque », estime Dominique Chevalier. Les vingt-cinq marchands invités ne peuvent toutefois présenter qu’un objet, tels une tête monumentale de Zeus présentée par David Ghezelbash (Paris), une stèle tunisienne apportée par Alexis Renard (Paris), ou le fauteuil « Élysée » de Paulin montré par Guillaume de Casson (Paris). Emmanuelle Hadjer (Paris) comble le manque de tapisseries avec une chinoiserie de la Manufacture de Beauvais (lire p. 32). En revanche, il est dommage que le comité de sélection n’ait pas retenu un tableau inédit de Valmier proposé par David Lévy (Paris), au profit d’une étude de Félix Del Marle déjà présentée en mars au Salon du dessin, à Paris, et remontrée en juin à Art Basel par la copropriétaire de l’œuvre, Natalie Seroussi (Paris).  

« Un prestige qu’aucune autre foire ne possède »
Cette édition a subi plusieurs défections dont celles des Parisiens Patrick Seguin, L’Arc-en-Seine, Jean-Marie Rossi, Lefebvre & Fils, Chevalier, et Anne-Sophie Duval. Patrick Seguin ne souhaite désormais participer qu’à des foires connectées à l’art contemporain. « Je n’avais pas assez d’objets nouveaux à présenter. Se lancer dans un investissement de plus d’une centaine de milliers d’euros sans un objet phare, ce n’est pas la peine », confie pour sa part Dominique Chevalier. La participation étrangère est aussi en baisse, avec seulement vingt-quatre exposants sur un total de quatre-vingts. Ceux-ci ne trouveraient-ils pas la foire trop onéreuse ? « Nous avons raccourci la durée du salon, ce qui évite des coûts de séjour trop importants pour les exposants étrangers », défend Hervé Aaron, président du Syndicat national des antiquaires (SNA) qui organise l’événement. Le salon parisien a-t-il un problème d’image ? Hervé Aaron a commandé une étude, dont les résultats devaient être livrés début septembre. Entre autres questions épineuses, celle de l’annualisation de la biennale, sujet qui sera débattu en octobre prochain après les élections du conseil d’administration du SNA. « Je ne suis pas favorable à l’annualisation. C’est le principal facteur de différenciation par rapport aux autres salons. La biennale a un lustre, un prestige qu’aucune autre foire ne possède », affirme d’ores et déjà le marchand parisien Franck Prazan. Pour son confrère Antoine Barrère, Paris aurait besoin d’un salon « tête de pont » annuel. « Prétendre qu’il faut deux ans pour trouver des objets est absurde. Ce n’est pas une question d’un ou deux ans, mais de long terme », souligne le marchand.

XXVE BIENNALE DES ANTIQUAIRES, du 15 au 22 septembre, Grand Palais, avenue Winston-Churchill, 75008 Paris, www.bdafrance.eu, tlj 11h-20h, les 16 et 21 septembre 11h-22h

BIENNALE DES ANTIQUAIRES

Organisateur : Syndicat national des antiquaires
Nombre d’exposants : 80
Tarif des stands : 1 200 euros le mètre carré
Nombre de visiteurs en 2008 : 80 000

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°330 du 10 septembre 2010, avec le titre suivant : Biennale des antiquaires : place aux jeunes

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