Quatrième édition de Découvertes sur fond de crise

Découvertes, Saga et le Salon du livre à la Porte de Versailles

De découvertes en déconvenues

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mars 1994 - 537 mots

Découvertes et Saga s’ouvriront à la Porte de Versailles du 23 au 28 mars, en même temps que le Salon du livre.

Cinq jours pour trois manifestations que la fermeture de la nef du Grand Palais (pour au moins dix-huit mois) handicape lourdement, même si à l’OIP, organisateur de cette grand messe culturelle, on se félicite qu’ils puissent avoir lieu malgré tout. Et si les publics de la littérature et de l’art se croisent rarement, le prix d’entrée unique à 25 francs (au lieu de 45 francs l’an passé) pour cette première devrait favoriser les passages de l’un à l’autre.

Le point fort du Saga (salon des arts graphiques) sera sans aucun doute la rétrospective de l’œuvre gravé de Jean Dubuffet, que présentera la fondation qui, depuis 1974, gère plus de mille pièces du maître de l’art brut. On ne saurait rêver meilleure initiative pour donner un peu d’éclat à une manifestation qui, en huit éditions, a rarement suscité l’enthousiasme. La participation des éditeurs étrangers reste encore timide, même si Allemands, Américains et Italiens viendront grossir le rang des exposants.

La quatrième édition de Découvertes sera marquée par une crise au bureau de l’association, dont plusieurs membres, et non des moindres, comme Jacqueline Moussion, Michelle Chomette, Beaudoin Lebon ou Sonia Zannettacci, ont déjà démissionné ou s’apprêtent à le faire. Jacqueline Moussion, qui a été la première d’entre eux, souhaitait redonner à Découvertes sa vocation originale de révélateur de jeunes talents. "Il faut profiter de la crise, explique-t-elle, pour élargir le regard, pour retrouver une dimension réellement culturelle et pédagogique en direction de collectionneurs potentiels." Elle proposait pour ce faire d’élargir le comité à d’autres galeries et à d’autres acteurs de la profession.

Les difficultés du marché, la plus grande ouverture de la Fiac à de jeunes galeries, l’exil à la Porte de Versailles, et le manque d’intérêt des galeries étrangères ne contribuent pas peu à rendre sensibles les problèmes d’identité d’un salon qui s’est peu ou prou transformé en antichambre de la Fiac. Henri Jobbé-Duval, qui a la charge de son organisation, met pourtant en avant des arguments et des initiatives qui devraient modifier le cours des choses. Le prix des stands (1 800 francs le m2), largement inférieur à celui pratiqué à la Fiac, la qualité des espaces, les aides apportées aussi bien par la Délégation aux arts plastiques que par des fondations privées comme Peter Stuyvesant ou Coprim. Si la DAP renouvelle pour la deuxième année ses aides à la première exposition dans le cadre du salon, la fondation Peter Stuyvesant finance pour la première fois la location d’un stand à hauteur de 30 000 francs en échange d’une œuvre qui rejoindra sa collection (dix galeries de province en bénéficieront). La fondation Coprim (opérateur immobilier), quant à elle, aidera directement de jeunes artistes. Des arguments qui n’ont pas convaincu plus de 80 exposants : même si la foire de Bruxelles n’en réunit pas plus de 70, ce n’est sans doute pas assez pour que Découvertes trouve sa vraie place.

Du 23 au 28 mars, Parc des expositions, boulevard Victor, 75014 Paris. De 10h à 19h30, nocturne le jeudi 24 jusqu’à 22h30, journée professionnelle le lundi 28. Prix d’entrée pour les trois salons : 25 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°1 du 1 mars 1994, avec le titre suivant : Découvertes, Saga et le Salon du livre à la Porte de Versailles

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