Mode

Véritable examen de passage pour le Carrousel du Louvre en mars

Le Journal des Arts

Le 1 mars 1994 - 496 mots

Le nouvel « espace mode » de la capitale, logé dans le Carrousel du Louvre, subit son véritable examen de passage à l’occasion des collections de prêt-à-porter, du 5 au 12 mars. Une trentaine de couturiers et créateurs présentent leur mode pour l’hiver prochain dans ce lieu, débouchant sur la Pyramide de Ieoh Ming Peï et l’entrée du Musée du Louvre.

PARIS - Les quatre salles de 500 à 1 500 places (5 000 m2), réservées aux défilés, font partie du vaste ensemble commercial de 50 000 m2, construit sous l’Arc de Triomphe du Carrousel. Y cohabitent également restaurants, commerces de tout genre, dans des murs signés Ieoh Ming Peï et Michel Macary. Les travaux ont exhumé des vestiges du Paris médiéval, dont les fortifications édifiées par Charles V, offrant ainsi à la mode un cadre culturel à souhait, plus attrayant, a priori, que les tentes plantées autrefois dans la Cour Carrée du Louvre.

La haute couture avait essuyé les plâtres en janvier, mais timidement. Sur les vingt maisons formant le cénacle parisien, on relevait de grands absents, comme Christian Lacroix, Givenchy ou encore Yves Saint-Laurent, qui ont préféré le charme feutré des salons des grands hôtels, "plus glamour". Ce qui n’empêchait pas le PDG d’Yves Saint-Laurent, Pierre Bergé d’affirmer : "Je suis très content que ce nouvel espace soit intégré au Louvre, d’autant qu’il s’agit d’un projet que j’ai accompagné." Pour le défilé de son prêt-à-porter, Yves Saint-Laurent a d’ailleurs adopté le Carrousel.

En janvier, alors que Chanel avait tenu à donner le coup d’envoi des collections pour "créer l’événement", les journalistes internationaux côtoyaient les manteaux de vison des richissimes clientes qui, deux fois l’an, ne manqueraient pour rien au monde ce rendez-vous. Du côté des clientes, justement, on déplorait "la froideur de supermarché" et "le manque de personnalité" du lieu. On regrettait les grands hôtels, écrin traditionnel de la haute couture, avec leurs dorures et leurs chaises en velours. "Mais, comme le clamait une élégante Allemande, lorsque les lumières sont éteintes, on oublie l’endroit". En tout cas, et n’en déplaise aux méchantes langues, aucune de ces dames n’a souffert de claustrophobie.

Dans leur ensemble, les couturiers ont jugé ces salles idéales pour les présentations de prêt-à-porter. Le réalisateur américain Robert Altman, qui commence le tournage d’un film sur ce sujet, les trouvait lui aussi "very nice".
Conçues par l’architecte Gérard Grandval, les quatre salles modulables, dont trois en amphithéâtre, offrent au regard une décoration sobre et claire, parois gris pâle, plafonds voûtés blancs et planchers en chêne, parfaitement aseptisée.

Du côté des professionnels de l’écriture ou de l’appareil photo, on a trouvé les installations fonctionnelles : "bonne visibilité", "sièges confortables"... et excellent équipement des bureaux mis à la disposition de la presse. "Nous sommes dans un bel espace, c’est très émouvant de voir la mode à côté de l’enceinte Charles V", affirmait une journaliste française, tandis qu’une Italienne appréciait de pouvoir, "entre deux collections", se livrer à quelque shopping dans la galerie toute proche.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°1 du 1 mars 1994, avec le titre suivant : Véritable examen de passage pour le Carrousel du Louvre en mars

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