Le musée Guggenheim licencie

Le Journal des Arts

Le 1 mars 1994 - 400 mots

Le Musée Solomon R. Guggenheim licencie trente employés, réduit ces heures d’ouverture en soirée, reporte la date d’une importante exposition et annonce une campagne dont l’objectif est de collecter 100 millions de dollars (600 millions de francs).

NEW YORK - Ces licenciements constituent une mesure préventive, destinée à éviter les problèmes budgétaires, rassure  Michael Govan, directeur-adjoint du Guggenheim. Les nocturnes en semaine n’ayant pas remporté un grand succès, le musée adopte maintenant les horaires plus restreints de ses voisins. L’exposition "L’Abstraction au XXe siècle", est retardée d’au moins un an, car elle n’a pas trouvé de mecènes. Les sommes que doit récolter la  "Campagne pour le siècle prochain" sont destinées à augmenter les fonds propres du Musée, 20 millions de dollars (120 millions de francs), à l’heure actuelle, ce qui permettrait de ne plus dépendre de la générosité des milieux d’affaires. Autre objectif primordial : se dégager de l’endettement. Comme beaucoup de musées qui empruntent pour bâtir, le Guggenheim croule sous les arriérés. Un emprunt de 54,9 millions de dollars (486 millions de francs) en obligations défiscalisées a permis de financer les travaux de rénovation et d’agrandissement commencés en 1988. Le musée a déjà versé presque 10 millions de dollars (60 millions de francs) d’intérêts, mais il a tout juste entamé le remboursement du capital.

Le Guggenheimfait face à d’autres charges
Le Musée doit effectuer des versements échelonnés pour l’acquisition de la collection Panza d’art minimal et conceptuel, régler le loyer de l’annexe de SoHo et d’une réserve extérieure. Le montant annuel des seuls remboursements est supérieur à 7,5 millions de dollars (44 millions de francs) auxquels viennent s’ajouter les frais d’entretien, de gestion et de fonctionnement. Après agrandissement, le personnel et le budget ont doublé (360 employés et environ 25 millions de dollars, soit 147 millions de francs) mais l’endettement commence à entraver les activités du musée.

La campagne devrait également permettre de mener enfin à bien certains travaux de réfection : entre autres, ravaler la rotonde, remplacer des fenêtres qui fuient, et restaurer le théâtre situé en sous-sol. L’annexe de SoHo a besoin d’une paroi en verre dépoli au premier étage, d’un éclairage dans les escaliers, et attend le futur locataire de son sous-sol en mal d’aménagement, qui s’offre aux regards des visiteurs du hall.

Une partie des fonds recueillis financera l’installation d’un café dans le jardin du Guggenheim de Venise, mais rien n’ira au satellite naissant de Bilbao.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°1 du 1 mars 1994, avec le titre suivant : Le musée Guggenheim licencie

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