Commissaires-priseurs

Chaises musicales dans les études parisiennes

Marc-Arthur Kohn s’installe à Paris, Poulain et Le Fur changent de quartier, Francis Lombrail attend.

Le Journal des Arts

Le 1 avril 1994 - 627 mots

Arrivé à Paris de Bourg-en-Bresse « comme un loup dans une bergerie » selon l’un de ses amis, le commissaire-priseur Marc-Arthur Kohn a prêté serment début février et s’est installé avec sept employés au 16 rue Drouot – un emplacement de choix –, dans l’ancienne étude Labat et Thierry.

PARIS - Me Kohn a démarré en trombe à Drouot le mois dernier, avec pas moins de six ventes: tableaux anciens et haute époque, meubles et objets d’art, tableaux fin XIXe, modernes et contemporains, art italien, armes anciennes.

Des catalogues de grand format, abondamment illustrés et d’un style aguichant, mais curieusement sans estimations ni provenances. Parmi les lots vendus lors de la première vente le 5 mars, de belles sculptures médiévales, dont un retable pesant trois tonnes, représentant une Nativité et attribué à Jean de Rouen, adjugé 430 000 francs, une Vierge à l’Enfant de Lorraine XIVe siècle, vendue 270 000 francs, et une chef reliquaire d’une sainte femme qui a trouvé preneur à 220 000 francs.

Me Kohn, né avenue Montaigne à Paris, et âgé de quarante-sept ans, songeait depuis longtemps à retourner dans la capitale.

"J’étais un expatrié ; j’ai fait un voyage qui a duré longtemps. Tout ou presque dans le marché de l’art se passe à Paris. Ce n’est pas toujours évident de trouver une charge libre, et il n’y avait que des possibilités d’association. Or j’avais très peur d’être insupportable pour mes confrères! C’est un métier tellement difficile. Vu mon âge, je me disais que si je ne bougeais pas maintenant, je serais moins enclin à bouger plus tard", nous a-t-il confié.

Plus près de Drouot
Les commissaires-priseurs associés Hervé Poulain et Rémi Le Fur quittent leur étude de l’avenue de Breteuil dans le VIIe arrondissement de Paris pour de nouveaux bureaux au 20 rue Chauchat. La surface, trois cents mètres carrés, est sensiblement la même que celle de l’ancienne étude, mais présente l’énorme avantage d’être près de Drouot.
 
Le bail ayant été signé à la fin février, Poulain et Le Fur, son partenaire depuis sept ans, espèrent déménager dans les anciens locaux de la banque S.D.B.O., (Société de Banque Occidentale), une filiale du Crédit Lyonnais, vers avril-mai. "Nous cherchions de nouveaux bureaux depuis longtemps. Dès que nous avons su que les bureaux rue Chauchat se libéraient, nous avons pris notre décision en deux minutes. La surveillance télé existe déjà, il suffit d’un coup de peinture. Les avantages sont multiples – le stockage, les transports, le temps gagné", nous a confié Me Poulain.

Par ailleurs, après un arrêt de douze ans, Me Poulain se prépare à participer pour la neuvième fois au 24 heures du Mans, le 18 et 19 juin prochain, au volant d’une Venturi LM 650 CV spécialement décorée par un artiste français. Me Poulain a déjà conduit au Mans des véhicules peints par Warhol, Stella, Liechtenstein et Calder.

Inévitables lenteurs
Me Francis Lombrail, qui a laissé sa charge à Enghien pour s’installer, en s’associant avec Me Christian de Quay, dans une étude au 22-24, rue de Courcelles à Paris, attend, pour pouvoir prêter serment, que la Chancellerie règle plusieurs autres dossiers qui s’imbriquent dans le sien.

En quittant le SCP Champin, Lombrail, Gautier à Enghien, Me Lombrail laisse Me Denise Gautier sur place, mais non Me Gérard Champin, qui veut s’établir à Melun, au sud-est de Paris. Deux commissaires-priseurs fraîchement qualifiés mais qui n’ont pas encore de charge, Mes Isabelle Goxe et Laurent Belaish, devraient être nommés à Enghien en remplacement de Mes Champin et Lombrail.

Philosophe devant ce qu’il voit comme d’inévitables lenteurs administratives, Me Lombrail l’est moins quant au "corporatisme parisien". "Je n’ai rencontré aucune aide, aucune bonne volonté. Il suffit de voir la bonne qualité des tableaux modernes que je propose pour comprendre pourquoi", nous a-t-il déclaré.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°2 du 1 avril 1994, avec le titre suivant : Chaises musicales dans les études parisiennes

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