« Du concept à l’image »

Dix artistes néerlandais contemporains

Le Journal des Arts

Le 1 avril 1994 - 261 mots

Pour définir les grands axes de la principale exposition néerlandaise, « La Beauté exacte », Suzanne Pagé l’avait divisée en trois parties : paysages, portraits et « réalités abstraites ». Il semblait évident, a priori, que le choix de la section contemporaine révélerait d’autres perspectives.

A son étonnement, ce ne fut pas le cas. Les dominantes de l’œuvre de ces artistes de trois générations se révélèrent encore une fois être le portrait et l’autoportrait (Akkerman, Marlène Dumas, Ger van Elk) et le paysage (Rob Birza, Jan Dibbets, van Elk) – ou l’un et l’autre transposés, métaphorisés : René Daniels, J.C.J. Vanderheyden. Avec cette différence sensible, pourtant, qui est la dominance de l’ironie.

Birza, en effet, nomme "paysages" des environnements dans lesquels le mur peint suggère un ciel, tandis que le premier plan se trouve peuplé de luminaires de bazar et autres objets industriels. Mark Manders, pour sa part, appelle "autoportraits" des assemblages d’objets et des sculptures de taille variable, caractérisés par un humour légèrement inquiétant, et ce d’autant plus qu’il paraît, à première vue, bon enfant.

Stanley Brouwn est le père du conceptuel dans son propre pays et son travail ne le distingue pas sensiblement de ses ennuyeux pairs d’outre-Atlantique. Jan Dibbets, en revanche, travaillant comme toujours avec des montages sériels de photographies, se situe dans le prolongement du travail savant d’un Sanraedem.
Enfin, comme il y a tout de même des exceptions à cette belle continuité, les sculptures minimalistes de Niek Kemps se situent dans une catégorie à part.

Musée d’art moderne de la Ville de Paris, jusqu’au 12 juin.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°2 du 1 avril 1994, avec le titre suivant : « Du concept à l’image »

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