Les banques russes dévoilent leurs richesses

La collection d’art de la banque Stalichny sera bientôt présentée au public

Le Journal des Arts

Le 1 avril 1994 - 425 mots

Les banques russes se décident enfin à montrer leurs acquisitions : toiles de maîtres du XVIe siècle à nos jours, gravures, aquarelles, bronzes et bijoux. Le tout incluant un grand nombre d’œuvres d’artistes d’Europe occidentale.

MOSCOU - Les banques russes vont bientôt révéler leurs trésors. Fondée il y a cinq ans, la banque Stalitchny ferait l’envie de plus d’un musée national : au cours des trois dernières années, elle a réuni plusieurs milliers d’œuvres de peintres russes ou occidentaux. L’ensemble sera présenté au grand public dans deux ans. Dans cet ensemble, ce sont les peintures en provenance d’Europe occidentale qui suscitent le plus d’intérêt, car une soixantaine d’entre elles ont appartenu aux musées de Dresde et de Brême, avant d’être emportées comme butin de guerre jusqu’en Russie. En accord avec d’autres banques, la Stalichny a choisi d’acheter ces œuvres à des collectionneurs particuliers et de les renvoyer ensuite en Allemagne, les institutions allemandes acceptant un échange avec d’autres toiles d’artistes russes.

Des peintures et des dessins exceptionnels
La collection est riche en gravures et en peintures d’artistes russes des XIXe et XXe siècles. "On y trouve de tout. Il serait plus facile de préciser qui n’y figure pas : Kandinsky et Malevitch. Il ne nous a pas encore été possible de trouver d’eux des toiles assez représentatives", précise l’attachée culturelle de la banque Stalitchny. Il est vrai que les œuvres sur papier vont d’un ensemble d’aquarelles russes du début du XIXe siècle aux dessins abstraits de Rodchenko, Larionov et Altman. Les 500 toiles de maîtres d’Europe occidentale ont été peintes entre le XVIe et le début du XXe siècle, et la banque possède un Salvator Rosa, une nature morte de Jan Weenix, une étude de Greuze, un diptyque de Mengs et plusieurs toiles de l’école des Bassano. Elle a réussi à acquérir des toiles de Chirico et de Salvador Dali, mais aussi un solide ensemble d’œuvres allemandes datant du XVIIIe au XXe siècles, dont 200 sur toile et une centaine sur papier. La banque dispose aussi d’un millier de dessins de Dürer, Rembrandt, Piranèse, Callot, Hogarth et Ostade. Enfin, elle a réuni plus de 200 objets anciens, en bronze, céramique, or et argent et s’intéresse à la sculpture antique.

La collection voyagera avant d’être présentée en Russie. Certaines pièces figureront ensuite dans les grandes expositions russes, d’autres seront prêtées pour six expositions aux États-Unis, et une exposition sur l’avant-garde russe qui se tiendra en Italie. Des négociations sont en cours avec les musées français pour la venue prochaine de certaines de ces œuvres en France.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°2 du 1 avril 1994, avec le titre suivant : Les banques russes dévoilent leurs richesses

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