Canada

Un budget culturel très libéral

Le Journal des Arts

Le 1 avril 1994 - 482 mots

Les libéraux sauvent l’essentiel du budget canadien de la Culture, sous la bannière du « super-ministère » mis en place par le gouvernement sortant.

OTTAWA - Après les élections d’octobre 1993, quand les libéraux ont remplacé au pouvoir les conservateurs, personne ne savait ce qu’il adviendrait du programme de réduction des dépenses culturelles engagé par le ministre de la Culture sortant. L’austère budget culturel 1994-1995, publié fin février, respecte les options affichées lors de la campagne :
"Le gouvernement libéral s’efforcera d’assurer des financements stables sur plusieurs années aux institutions culturelles nationales telles que le Canada Council et le Canadian Board of Culture (CBC), afin de leur permettre de planifier réellement leurs activités." La réduction de 10 % des subventions gouvernementales, hors frais de fonctionnement, est maintenue ; viennent s’y ajouter des réductions de 5 % pour les subventions et de 2 % pour les dépenses de fontionnement, dues aux mesures de redressement du déficit public. La réduction de 5 % affecte l’aide aux musées (Museum Assistance Program) et le programme de nouveaux projets culturels (Cultural Initiatives Program), dont les budgets respectifs tombent sous la barre des dix millions de dollars canadiens (44 millions de francs), mais épargne le CBC, Telefilm et le Canada Council dont le budget, destiné à fournir des subventions à des artistes et des organismes artistiques, reste au même niveau, soit environ cent millions de dollars canadiens (440 millions de francs). La National Gallery, avec 28 millions (123 millions de francs), perd un million de dollars, de même que le Museum of Civilization, doté de 38 millions de dollars (167 millions de francs). La National Library compte parmi les grands perdants : son budget de 37 millions de dollars canadiens (162 millions de francs) est amputé de 9 millions de dollars canadiens (39,6 millions de francs). "Nous évitons le pire", se réjouit cependant Keith Kelly, directeur national de la Canadian Conference of the Arts. "Quand on voit la façon dont on a rogné le budget de la Défense, c’est encourageant de constater qu’on prend des gants avec la Culture."

Le gouvernement libéral n’a pas pour autant remis en cause le regroupement des compétences sous la bannière du nouveau "super-ministère" de la Culture, le Department of Canadian Heritage. Ce regroupement suscitait bien des interrogations, chacun craignant de se trouver noyé dans la masse. Michel Dupuy, diplomate de carrière, a été nommé à sa tête. Organisé sur le modèle du ministère de la Culture britannique, le ministère canadien chapeaute les secteurs culturels et artistiques, les télécommunications, le sport amateur, les parcs et les sites historiques, les questions liées à la condition féminine, à l’identité nationale et au pluriculturalisme, ainsi que les fêtes nationales et le protocole. Ces domaines étaient auparavant répartis entre cinq ministères. Plus d’une douzaine d’organismes dépendent du ministère : CBC, National Film Board, National Archives, National Library, Canada Council, Canadian Museum of Civilization, National Gallery, entre autres.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°2 du 1 avril 1994, avec le titre suivant : Un budget culturel très libéral

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