Paris - Parme

De Staël en pleine lumière

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mai 1994 - 398 mots

Le succès de Nicolas de Staël ne se dément pas. L’exposition organisée par ses héritiers à l’Hôtel de Ville de Paris, où se presse un public nombreux, en est une nouvelle preuve. à Parme, une exposition rassemble 130 œuvres des dix dernières années de l’artiste.

PARIS - Études et esquisses inédites, tableaux et dessins méconnus composent un hommage vibrant à celui qui proclamait, dans une lettre à Théodore Schempp en janvier 1953 : "La peinture seule reste en pleine aventure". De Staël aura choisi de vivre jusqu’au bout cette aventure, dont tout l’extraordinaire transparaît dans les petites huiles (sur toile ou carton) présentées à la salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville de Paris. En complément à cet hommage, on ne manquera pas de consulter la monographie écrite par Daniel Dobbels, qui retrace librement l’expérience de de Staël : "Il n’y aura pas, dans ce livre, écrit-il dans son avant-propos, cette ligne calquée, cette épaisseur chronologique qui distinguent, ponctuent, hantent l’œuvre et la vie d’un artiste. […] Il n’y aura que des échancrures de temps : un tracé inégal, broché et, en apparence, rompu." La langue de Daniel Dobbels suit en effet les méandres du parcours de l’artiste avec un bonheur égal.

À Parme, 130 œuvres sont présentées à la fondation Magnani Rocca. L’exposition s’articule autour du tableau Vue des quais de Paris, propriété de la Fondation. Le peintre,  l’avait exécuté en 1955, un an avant de se suicider à Antibes.

Cette exposition, ouverte jusqu’au 17 juillet, permet à Luigi Magnani de réaliser un rêve : réunir en Italie le plus grand nombre d’œuvres de l’artiste, ce qui n’a pas été fait depuis 1960. La présentation résulte d’une collaboration entre la directrice du musée, Simona Tosini Pizetti, et deux commissaires invités, les Genevois Dominique Astrid Lévy et Simon Studer.

L’exposition regroupe 70 tableaux et 60 aquarelles, collages, dessins et livres illustrés. La femme et les enfants de l’artiste ont prêté de nombreux inédits. L’ensemble a été exécuté entre 1945 et 1955, la période cruciale de la carrière de Nicolas De Staël. Le catalogue de l’exposition (Electa) comprend une introduction de Daniel Abadie, directeur du Jeu de Paume, des études et des témoignages d’amis.

Nicolas de Staël, salle Saint-Jean, Hôtel de Ville de Paris, jusqu’au 19 juin.
Staël, par Daniel Dobbels, éditions Hazan, 248 p., 200 ill., 590 F.
Parme, Fondazione Magnani Rocca, Nicolas De Staël, jusqu’au 17 juillet 1994

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°3 du 1 mai 1994, avec le titre suivant : De Staël en pleine lumière

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