Les ventes aux enchères dans le monde, résultats et commentaires

La collection Roos

Stockholm

Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1994 - 492 mots

La dispersion de la collection du banquier suédois décédé continue. Le 2 juin, Stockholm Auktionswerk dispersait 239 lots.

STOCKHOLM - Stockholm Auktions­verk a poursuivi la dispersion de la collection de John Fredrik Birger Roos, décédé en 1991 à l’age de 40 ans. Phénomène des années 80, John Fredrik Birger Roos était un acheteur effréné d’œuvres d’art. Si ses goûts le portaient essentiellement vers des artistes contemporains, il avait également acquis puis mis en vente Les Noces de Pierrette de Picasso, adjugées 300 millions de francs à Paris au profit d’un Japonais.

Le 2 juin, Stockholm Auktionsverk présentait 239 lots qui comprenaient des œuvres de Julian Schnabel, Keith Haring, Raining men, 1981 et Untitled, 1983, Richard Deacon, Barbara Kruger, Francesco Clemente et Sonia Delaunay. Le lot principal était la grande toile de Jean-Michel Basquiat Fruits of Labour, (165 x 300 ) – acrylique et huile de 1982, provenant de la galerie Annina Nosei de New York. Fruits of Labor avait été exposée au Rooseum, en 1982, lors d’une exposition consacrée à Julian Schnabel et à Jean-Michel Basquiat. Estimée 800 000 / 1 million de couronnes suédoises, elle se vendit 1,5 million de couronnes suédoises, soit 1,2 million de francs environ.
Un tableau de Keith Haring, Untitled, acrylique, 1983, peint sur vinyl, acheté à la Galerie Tony Shafrazy de New York, atteint 420 000 couronnes, 325 000 francs environ , pour une estimation de 200 000 / 250 000 couronnes.

Vendre à tout prix
La politique de Stockholm Auktionsverk était de vendre à presque n’importe quel prix car tous les lots, sauf deux, furent vendus, dont beaucoup très au-dessous de leur estimation. Atlas de Julian Schnabel (1987), exposé au Rooseum en 1989, travail médiocre du genre de ce qui se vend difficilement à New York à l’heure actuelle, fut adjugé à 250 000 couronnes suédoises, soit environ 190 000 francs, alors qu’il en était estimé 500 000/600 000. L’un des échecs notables de la vente, I can’t look at you and breath at the same time, de Barbara Kruger, s’arrêta à 155 000 couronnes (environ 120 000 francs) pour une estimation de 200 000 couronnes.

Ayant fait fortune comme agent de change et gestionnaire de portefeuilles, John Fredrik Birger Roos acheta ses premiers tableaux lors de la "Zeitgeist" et de "Metropolis", expositions organisées à Berlin en 1982, où figuraient Baselitz, Kiefer, Chia, Clemente, Rothenberg et Schnabel. Il décida, pour présenter sa collection, de construire un musée d’art moderne dans sa ville natale de Malmö, le Rooseum. Après son décès, il fut décidé de mettre en vente les œuvres d’art destinées au Rooseum, pour aider à couvrir les 20 millions de dollars de droits de succession.

Une première vente
Le 5 mai 1992, Christie’s offrait à la vente 26 peintures d’artistes contemporains majeurs, américains et européens. Elle en obtint 4,7 millions de dollars (27,7 millions de francs environ), avec des records mondiaux de prix pour Anselm Kiefer, Barry Flanagan, Robert Gober, Tony Cragg et Mark Tansey.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°5 du 1 juillet 1994, avec le titre suivant : La collection Roos

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque