Paris

Giacometti et Sarah Bernhardt en tête d’affiche

Les ventes continuent jusqu’au 14 juillet avec un feu d’artifice le 11

Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1994 - 747 mots

Le mois de juillet, traditionnellement calme dans les salles de ventes, est réveillé cette année par la vente de dix-huit Giacometti, à l’Hôtel George V.

PARIS - Devant l’intérêt suscité par sa vente du 11 juillet de dix-huit œuvres d’Alberto Giacometti, qui font partie de la succession d’Annette, la veuve de l’artiste décédée l’an dernier, l’étude Ader-Tajan a révisé ses estimations à la hausse. La vacation comprendra quatre tableaux, Caroline, 1965, estimé entre 1,8 et 2 millions de francs, Portrait de Yanaihara, 1959, estimé autour de 1,5 million de francs, Nu, 1964, estimé entre 1 et 1,2 million de francs, et Pierre Josse, estimé entre 600 000 et 800 000 francs. La pièce majeure parmi les sculptures, La Clairière, 1950, est estimée entre 6 et 8 millions de francs. Les fontes, toutes posthumes, par le fondeur Susse de Paris, datent pour les plus anciennes de 1972 et de 1973 : Buste d’homme (Diego), New York I, 1965, Buste d’homme (Diego), New York II, 1965 et Petit buste sur colonne, vers 1952, la plus récente étant la Composition cubiste, tirée pour la première fois en 1991 à partir d’un plâtre exécuté en 1926. Selon François Tajan, la rareté de la sculpture de Giacometti, qui a fait relativement peu de tirages de son vivant, explique le peu de décalage qui existe entre les prix des pièces réalisées par l’artiste lui-même et de telles fontes posthumes.

Le 1er juillet, Drouot Estimations mettra sous le marteau un joli ensemble de bijoux et d’argenterie, tandis que Me Picard tiendra une vente de dessins, d’ameublement et de tableaux qui comprendra une très jolie paire de natures mortes de l’école autrichienne de la fin du XVIIIe siècle, signée B.J.C. Weingartner, estimée entre 80 000 et 100 000 francs. Le même jour, l’étude Ader-Tajan organise une de ses traditionnelles ventes de fin de saison de tableaux anciens du XVIe au XIXe siècle. Elle comprend 182 lots, dont aucun chef-d’œuvre, certes, mais de nombreuses toiles pour amateur averti, avec des estimations plus qu’accessibles – une Fuite en Égypte, XVIIe siècle, du Napolitain Bartolomeo Bassante, par exemple, estimée entre 25 000 et 35 000 francs, et des paysages d’artistes français du XVIIIe siècle, comme Bruandet, Boquet et Lantara.

Art primitif
Toujours le 1er juillet, Me Loudmer mettra en vente deux cents objets d’art primitif, en provenance d’Amérique du Nord, d’Afrique et d’Océanie-Indonésie, principalement des masques et statuettes, dont les estimations dépassent rarement les 50 000 francs. Deux exceptions toutefois :  la statue Hemba d’un ancêtre masculin debout, estimée entre 80 et 120 000 francs, et la statuette de type Phemba, une effigie de femme estimée entre 120 000 et 160 000 francs.

Après avoir vendu, l’année dernière, la correspondance entre Sarah Bernhardt et son médecin, Me Buffetaud (Laurin, Guilloux, Buffetaud et Tailleur), mettra en vente les 4 et 5 juillet, les lettres écrites par la grande comédienne à son célèbre confrère, Constant Coquelin, estimées entre 20 000 et 25 000 francs. Figureront aussi parmi les 650 lots, un petit dessin de Victor Hugo, représentant un château dans un paysage, estimé entre 35 000 et 40 000 francs, vingt lettres écrites par Puccini à la cantatrice Zorah Dorly, qui incarnait Madame Butterfly à la Monnaie de Bruxelles, et un brouillon de lettre de Napoléon concernant le siège de Toulon. La même étude tient une vente de livres de voyage et de cartes le 1er juillet, ainsi que des vacations d’estampes modernes et anciennes et de kilims le 7.

Depuis dix ans, Me Néret-Minet organise deux fois par an une vente de textiles anciens. Le 1er juillet, il mettra en vente un fonds de modiste – Mesdames Behlert-Siret, mère et fille, qui ont travaillé à Lyon entre 1900 et 1960 –, des textiles anciens et des châles cachemire. Parmi le fonds Behlert-Siret, des chapeaux de paille, des capelines et des feutres, ainsi que tout ce qu’il faut pour les enjoliver ou les fixer, comme boucles, épingles et plumes. Parmi les châles indiens et européens de la vente, un châle long d’Anthony Berrus, vers 1861, estimé entre 30 et 35 000 francs, ainsi qu’un modèle du châlier parisien André Chambelland, vers 1870, estimé entre 10 et 12 000 francs.

Enfin, le 3 août, dans les salons de Rocabella à Monte-Carlo, à la veille du Gala de la Croix Rouge, Me Jacques Tajan mettra sous le marteau plus de 250 bijoux anciens et modernes portant des signatures comme Boivin, Blancpain, Boucheron, Cartier, Chaumet, Fred, Mauboussin, Mellerio et Van Cleef & Arpels.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°5 du 1 juillet 1994, avec le titre suivant : Giacometti et Sarah Bernhardt en tête d’affiche

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque