Carrousel du Louvre

La XVIIe Biennale des antiquaires : l’objet d’abord

Chassés du Grand Palais pour cause de travaux, les antiquaires préparent leur grand salon biennal, en plus petit, au Carrousel du Louvre

Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1994 - 499 mots

Obligée de fuir le Grand Palais, fermé pour travaux, et trouver refuge, grâce à une dérogation spéciale du ministre de la Culture Jacques Toubon, au Carrousel du Louvre, qui ne peut normalement accueillir des expositions d’art à caractère commercial, la XVIIe Biennale internationale des antiquaires se tiendra du 10 au 24 novembre.

PARIS - Elle comprendra une centaine d’exposants (contre cent quatre-vingts en 1992), et autant de stands. Richard Peduzzi, auteur du projet d’aménagement pour la Biennale au Grand Palais, n’ayant pas voulu adapter ses plans pour le Carrousel, le Syndicat a fait appel à l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Ce dernier, avec l’architecte Patrick Jaouanet, a prévu d’investir les trois salles principales ainsi qu’un grand foyer d’accueil dans les sous-sols du Louvre, et de "traiter cet espace comme un lieu intimiste, où l’objet sera présent et où le décor passera au second rôle."

C’est comme une continuation des nouvelles salles de l’aile Richelieu, pour lesquelles il avait dessiné décors et vitrines, que Jean-Michel Wilmotte a conçu l’aménagement de la Biennale. Tout un mur du Foyer, qui abrite les vestiges du fossé Charles V du Louvre, sera occupé par des vitrines présentant des objets d’art. Moitié moins grand que le Grand Palais, le Carrousel est tout de même cinq fois plus cher en location. Les stands, d’une surface moyenne de vingt mètres carrés chacun, seront donc loués aux exposants pour environ 130 000 francs. Ils n’auront pas de vélum, comme au Grand Palais, ni de plafond, mais utiliseront toute la hauteur de celui du Carrousel, qui varie entre 4 m 20 et 6m30. Les cloisons des stands seront semblables aux murs du Carrousel, et réalisées dans le même matériau, en fibro-ciment gris. Les couleurs dominantes seront le gris et le rouge. Celles proposées aux exposants, afin d’assurer une certaine harmonie de présentation, sont vert foncé, bleu marine ainsi qu’un rouge soutenu.

Le manque d’espace (le Carrousel ne peut pas héberger plus de cent stands, qui occuperont un peu moins de trois mille mètres carrés), a entraîné la suppression des bars et restaurants qui faisaient partie de la Biennale au Grand Palais. Abandonné, également, l’ambitieux projet de grand bal d’ouverture, pour lequel Richard Peduzzi avait dessiné une grande piste, et qui, à 2 000 francs le billet d’entrée, aurait dû attirer, par son cachet social typically Parisian, une clientèle huppée et d’origine transatlantique. Adieu, aussi, à "la Boutique", consacrée, les années précédentes, à des objets d’art de moindre valeur que celles exposées sur les stands individuels.

Malgré la réduction en taille de la Biennale, les organisateurs attendent le même nombre de visiteurs qu’en 1992, soit quelque cent trente mille, et, peut-être, à des problèmes d’affluence. Le Grand Palais pouvait accueillir jusqu’à six milles personnes au même moment, le Carrousel ne peut en recevoir que trois mille cinq cents. Le Syndicat national des antiquaires a cependant intérêt à s’accomoder des sous-sols du Louvre : selon le président du Syndicat national des antiquaires, Jacques-Henri Pinault, le Grand Palais restera fermé pour travaux jusqu’en 1998.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°5 du 1 juillet 1994, avec le titre suivant : La XVIIe Biennale des antiquaires : l’objet d’abord

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