Visiteurs de l’Empire Céleste

La Chine n’était pas un pays isolé

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1994 - 248 mots

En 1289, Argoun, Khan mongol de Perse, adresse une lettre – un long et superbe rouleau de papier – à Philippe le Bel pour lui proposer une alliance militaire

"Si tu nous envoies des ambassadeurs sachant parler plusieurs langues et nous apportant en présent des choses rares et agréables de France, avec des peintures de différentes couleurs, nous t’en saurons bon gré, par la puissance de Dieu et la fortune du Khagan". Philippe le Bel ne donna pas suite à cette missive, mais elle prouve, au moins, qu’au XIIIe siècle la lointaine Asie et la France médiévale entretenaient des relations. L’exposition, "Visiteurs de l’Empire Céleste, du Ier siècle à 1794", confirme que la Chine n’était pas toujours un pays isolé, comme on pourrait le croire. Louis XIV a établi des contacts personnels avec l’Empereur Kangxi.

Il confie à la Compagnie de Jésus sa première mission scientifique en Chine et les pères Jésuites devinrent les précepteurs zélés de l’Empereur. Les missions diplomatiques se développent, portugaises, anglaises, la plus célèbre étant celle menée entre 1792 et 1794 par Lord Macartney, ambassadeur extraordinaire du roi d’Angleterre. L’exposition montre les peintures chinoises et les aquarelles anglaises faisant revivre cet événement. Largement documentaire, elle comporte une touche d’humour inattendu, venue d’artistes chinois : des figurines en porcelaine portraiturant les visiteurs d’Occident. Tenue "Grand Siècle", perruques et vêtements chamarrés, mais yeux légèrement bridés.

"Visiteurs de l’Empire Céleste", Musée Guimet, 6 place d’Iena, 75116 Paris, jusqu’au 29 août. Catalogue, éditions RMN, 211 p., 190 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°5 du 1 juillet 1994, avec le titre suivant : Visiteurs de l’Empire Céleste

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