Vienne

L’Adoration de Dürer restaurée

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1994 - 374 mots

Le Kunsthistorisches Museum possède huit peintures sur bois de Dürer, ainsi qu’un nombre considérable d’aquarelles, de dessins et de gravures. Le retable de L’Adoration de la Sainte-Trinité, récemment restauré, est le chef-d’œuvre autour duquel s’articule l’exposition estivale du grand musée autrichien.

VIENNE - L’Adoration de la Sainte-Trinité, datée de 1511, occupe une place de choix dans cet ensemble unique au monde. Commandée pour l’autel d’une chapelle d’artisans, elle a été achetée en 1585 par Rodolphe II de Habsbourg à la Confrérie des Douze Apôtres de Nuremberg, pour le cabinet d’art que ce grand collectionneur constituait à Prague.

Au début du XVIIe siècle, la collection fut dispersée. En 1780, le retable de l’Adoration de la Sainte-Trinité appartient aux collections de la Galerie des Peintures de Vienne. Au milieu du XIXe siècle, le mauvais état de conservation du retable est préoccupant. Les restaurateurs décident de ne conserver que quelques millimètres du panneau de bois sur lequel l’artiste a peint, et de renforcer la partie arrière en collant un support. Toutefois, comme ce support rigide empêche le panneau de travailler naturellement, avec le temps, il se gauchit et se fend. En 1983, une seconde restauration est entreprise. La méthode choisie par Gérald Kaspar est désormais adoptée pour toutes les peintures sur bois restaurées au XIXe siècle. Après avoir enlevé les pièces du support, les fentes sont stabilisées à l’aide de plaquettes de noyer. Le panneau est consolidé par un support plus flexible, puis emboîté dans un cadre étanche que ferme un verre non réflecteur.

Le musée a choisi de saluer la fin des travaux en présentant le panneau entouré de toutes les Dürer de la collection, dont Portrait d’une jeune Vénitienne (1505), Le Martyre des dix mille chrétiens (1508), La Vierge à la poire (1512) et le Portrait de Johan Kleberger (1526), ainsi que de ses œuvres sur papier. Certains dessins étant des modèles d’orfèvrerie, le musée leur exposera des gobelets, des monnaies et des médailles.
Toute une partie de l’exposition sera consacrée à l’analyse technique de la restauration, et une autre, aux peintres du début du XVIIe siècle qui ont exécuté des variantes ou des copies d’œuvres de Dürer, marquant ainsi la renaissance de l’artiste.

Vienne, Kunsthistorisches Museum, "L’Adoration de Dürer", 12 juillet au 30 octobre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°5 du 1 juillet 1994, avec le titre suivant : L’Adoration de Dürer restaurée

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