La création du Louvre vue par un Anglais

Andrew McClellan décrit l’évolution du musée, sans perdre de vue les implications politiques qui la sous-tendent, et le rôle crucial qu’il a joué dans la vie de la nation. L’auteur établi de nombreux parallèles entre l’organisation et la fonction du Louvre à sa création et aujourd’hui, et apporte des précisions sur la constitution des collections, les salles, l’accrochage des tableaux.

Sous Louis XVI, le comte d’Angiviller, surintendant des bâtiments du Roi, en vue de la création du futur musée – et pour compléter les lacunes des collections des fonds français et italiens –, achetait dès cette époque, dans les salles de ventes, des œuvres prestigieuses. Au XVIIIe siècle, la restauration des œuvres était très controversée ; des voix s’élevaient déjà pour constater qu’une œuvre d’art avait été endommagée au cours de sa remise en état.

McClellan tend à démontrer que le musée est une institution arbitraire : "Il n’est pas naturel, souligne-t-il, d’accrocher des tableaux par écoles nationales et par ordre chronologique" et propose un autre type de présentation, destiné à favoriser les comparaisons entre les maîtres ; ce type de présentation était courant au XVIIIe siècle dans les grandes galeries européennes comme au Louvre. Tout au long du XIXe siècle, le musée sera surtout destiné aux jeunes artistes qui complètent leur formation en copiant les chefs-d’œuvre, comme l’a montré l’exposition organisée sur ce thème, en 1993, par le Louvre.