Ensba

Vincent Corpet interdit aux mineurs

Albert Flocon et le fonds Jean Masson

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 octobre 1994 - 326 mots

PARIS - L’École nationale supérieure des beaux-arts présente une autre facette du travail que Vincent Corpet, né en 1958, a déjà expérimentée dans ses illustrations pour des sonnets licencieux de l’Arétin. L’artiste a voulu représenter, en 602 dessins du même format, les positions et châtiments décrits par Sade dans les Cent-vingt journées de Sodome.

"La série commence comme une suite d’illustrations érotiques, pour s’achever dans un catalogue d’obscénités et de traitements barbares et inhumains", annonce l’Ensba. Compte tenu du caractère "dur et provocant" de l’ensemble, l’exposition est interdite aux mineurs, et chaque visiteur "devra prendre l’engagement de ne pas tenir l’établissement organisateur pour responsable des conséquences de sa propre curiosité", prévient l’Ensba.

Parallèlement, l’Ensba rend hommage au graphiste et graveur Albert Flocon. Né Albert Mentzel en Allemagne, en 1909, Albert Flocon est élève du Bauhaus de Dessau entre 1927 à 1930, où il travaille avec Albers, Klee, Kandinsky et Schlemmer. Il quitte son pays en 1933, après l’arrivée au pouvoir d’Hitler, et se fixe à Paris comme graphiste. Il entre dans la résistance, est arrêté par les nazis.

Après la guerre, il prend la nationalité française, change son nom, et se met à la gravure. 70 travaux graphiques (gravures, burins, linogravures) sont présentés, exprimant une remise en cause de la perspective classique et une franche liberté dans l’usage de la géométrie. Les douze planches au burin illustrant des poèmes de Paul Eluard "Perspectives" (1948), ainsi que des Entrelacs (1973) et des Scénographies du Bauhaus (1973) sont exposés.

Enfin, l’Ensba montre, dans son intégralité, le fonds de dessins rassemblé par Jean Masson, ensemble prestigieux offrant un panorama assez complet de l’art français de la fin du XVe au début du XVIIe siècle. L’École de Fontainebleau y occupe une place de choix (Rosso, Primatice, Niccolo dell’Abbate), mais l’ensemble - donné à l’Ensba en 1925 - comporte également des artistes provinciaux comme Jean Richier, Hugues Sambin ou encore Jacques de Bellange.

Ensba

13 quai Malaquais 75006 Paris, jusqu’au 6 novembre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°7 du 1 octobre 1994, avec le titre suivant : Vincent Corpet interdit aux mineurs

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque