La photographie à l’étranger

"Houston Fotofest", petit frère du Mois de la photo

États-Unis

Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1994 - 554 mots

Le Houston Fotofest, biennale décalquée sur le Mois de la photo et sur les Rencontres d’Arles, célèbre ce mois-ci son dixième anniversaire. Il a pu surmonter en partie les difficultés budgétaires qui menaçaient de l’annuler, mais il se développera en format réduit.

HOUSTON - La cinquième édition avait été initialement prévue pour mars, mais elle a dû être retardée, du 10 au 30 novembre, en raison du retrait du principal sponsor, Eastman Kodak. De nouveaux mécènes ont pris le relais – la Fondation Rockefeller, la Fondation Andy Warhol, entre autres – mais le budget a été réduit de 1,9 million de dollars (10 millions de francs) à 900 000 dollars (4,725 millions de francs) et la durée du festival ramenée de quatre à trois semaines.

Au lieu des vingt-neuf expositions officielles en 1992 (sur l’art d’Amérique latine et d’Europe), Fotofest n’en offre plus que trois en 1994 : une sur les problèmes de l’environnement et leurs implications sur l’avenir de la planète ; une autre sur la photographie hispano-américaine ; une troisième sur la photographie de mode américaine.

"Fashion : Evolution/Revolution" rassemble 130 photographies des maîtres américains du genre – de Steichen et Horst à Avedon – et retrace l’évolution stylistique menant du "pictorialisme" fin-de-siècle au glamour Art déco, jusqu’à l’iconographie explicitement sexuelle des publicités actuelles.
"American Voices" regroupe les œuvres de 39 photographes contemporains représentant les trois plus anciennes cultures hispanophones aux États-Unis : américano-mexicaine, portoricaine et américano-cubaine.

L’exposition la plus ambitieuse
L’exposition la plus ambitieuse de Fotofest 94, "The Global Environ­ment", est scindée en trois parties. La première regroupe plus de 200 images illustrant divers environnements, depuis la jungle amazonienne jusqu’à la misère des bas-quartiers urbains. La seconde montre, dans une pièce sombre, 120 globes terrestres, éclairés de l’intérieur et travaillés par l’artiste allemand Ingo Günther de façon à traduire visuellement les informations statistiques sur les relations entre la société, les ressources de la planète et l’économie mondiale. En troisième partie, six centres interactifs équipés de puissants ordinateurs fourniront un accès direct aux diverses données techniques concernant la planète. Ce "Global Forum" a été élaboré en commun par un ingénieur de Lockheed, spécialiste des stations orbitales, et par un expert en simulation de vol au Musée des sciences naturelles de Houston, où il restera installé après Fotofest.

Ce grand rassemblement biennal n’est que la partie la plus visible d’une entreprise fondée conjointement en 1983 par deux photographes indépendants, Frederick Baldwin et Wendy Watriss, pour "promouvoir dans le public le goût pour l’art photographique, les échanges internationaux et interculturels, et l’alphabétisation par la photographie". Les activités d’éducation sont bien illustrées par les 650 affiches créées pour Fotofest par les enfants des écoles de Houston. On utilise la photographie pour aider les jeunes des quartiers défavorisés, qui prennent des clichés, les discutent, et s’exercent à l’écriture par des textes accompagnant les photographies.

Plusieurs expositions sont organisées autour du festival : "Songs of my People : Photographs of the African American Experience", au Musée des beaux-arts ; "Sophie Calle" et "Dennis Adams" au Musée des arts contemporains ; "Fire and Smoke : The Kuwait Oil Well Fires", au NationsBank Center ; "Picturing Asia America", au Houston Center for Photography ; "The 1994 British Gas Wildlife Photography Compe­tition" au Musée des sciences naturelles ; et "Studio Ringl & Pit : Berlin 1928-1933" au Ransom Research Center.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : "Houston Fotofest", petit frère du Mois de la photo

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