Amsterdam

La société et la foi au Moyen Âge

De précieux objets de dévotion exposés

Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1994 - 366 mots

Le Rijksmuseum présente une importante exposition d’objets de dévotion privée, consacrée à un art considéré jusque-là comme mineur par rapport au grand art religieux de la Renaissance.

AMSTERDAM - Dès le début du XIVe siècle, la laïcisation progressive de la foi et l’extension des pratiques liturgiques, qui ne sont plus exclusivement réservées aux ecclésiastiques et aux nobles, entraînent de nouvelles pratiques religieuses.

Ces objets de culte étaient fabriqués en Hollande, en Allemagne et en Italie. Ils étaient utilisés par les marchands lors de leurs déplacements, mais aussi dans les maisons, les cellules des monastères, les chapelles privées des familles ou des congrégations. Les œuvres sont des petits panneaux, des miniatures, des estampes, des sculptures sur bois précieux ou sur ivoire, et des bijoux. L’exposition du Rijksmuseum met en lumière les objets-fétiches de cette histoire religieuse et sociale, qui ont existé parallèlement au grand art religieux médiéval.

Précieux petits triptyques et diptyques
Parmi les œuvres les plus importantes présentées à l’exposition, il faut signaler un Diptyque en ivoire du milieu du XIVe siècle, provenant des collections du Rijks­museum, qui évoque les prières de l’Évangile ; un Triptyque de Bernardo Daddi dont le sujet central est une Crucifixion , prêt de la Galerie nationale d’Écosse à Édimbourg ; une Vierge à l’Enfant endormi de Mantegna, et une Sainte Véronique au suaire  de Hans Memling.

L’exposition présente des petits diptyques et triptyques en matières précieuses, où les scènes principales de l’action liturgique se résument à quelques personnages essentiels. Comme les retables d’autel, ces objets s’ouvrent pour la prière avant une bataille, ou durant un voyage d’affaires, ou dans l’intimité d’une chambre. Dans tous les cas, la représentation est encadrée d’une architecture symbolique attestant la valeur de substitution de ces objets, qui remplacent la chapelle ou la cathédrale désertée.

Grâce au concours des grands musées internationaux, le commissaire de l’exposition, Henk van der Os, a pu reconstituer, pour cette exposition, plusieurs polyptyques. Le plus remarquable est un Polyptyque  anonyme, datant de 1400, que l’on présente ici dans son ensemble grâce aux prêts consentis par la Walter’s Art Gallery de Baltimore et par le Musée Mayor van den Berghe d’Anvers.

Amsterdam, Rijksmuseum, "Trésors de dévotion privée" 26 novembre 1994-26 février 1995

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : La société et la foi au Moyen Âge

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