Fondation Thyssen

Le Baron se dédouble

Deux expositions à Madrid et Barcelone

Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1994 - 515 mots

La Fondation du baron Thyssen-Bornemisza expose ses collections : les peintres du siècle d’or hollandais à Madrid, Zurbarán au musée-monastère de Pedralbes à Barcelone.

MADRID - Le baron Thyssen a annoncé que sa dernière acquisition, une Sainte Marine de Zurbarán, sera présentée au musée-monastère de Pedralbes, dans la salle Thyssen où est actuellement exposé un Christ en croix de Zurbarán, dont la restauration a été réalisée à Florence.

Le musée-monastère de Pedralbes, de style gothique catalan, recevait 35 000 visiteurs par an. "Depuis qu’une partie de la collection Thyssen y est exposée, déclare Julian Leon*, il accueille 150 000 visiteurs et est devenu le troisième musée le plus fréquenté de la ville, après la Fondation Miró et le Musée Picasso".

Du 1er janvier au 31 août 1994, les dépenses de fonctionnement se sont élevées à 44 millions de pesetas (1,8 million de francs environ) pour 27 millions de recettes (1,2 million de francs environ) comprenant 17 millions de pesetas pour la billeterie et 9 millions pour la vente en librairie. Cette année, le déficit de 680 000 francs est couvert par la Fondation, mais à l’avenir les pertes éventuelles seront à la charge du ministère de la Culture.

La commune de Barcelone, propriétaire du monastère, s’est engagée à restructurer pour 1996 une nouvelle aile du cloître. On a parlé d’un "Prado occulte", mais Tomas Llorens** a évoqué la possibilité que cette aile puisse être cédée à la Fondation pour organiser des expositions temporaires.

"Le siècle d’or du paysage hollandais"
Au palais de Villahermosa, qui accueille la collection Thyssen – 800 œuvres à Madrid, contre 73 peintures et 8 sculptures à Barcelone –, la salle a été aménagée spécialement pour l’occasion. "Le siècle d’or du paysage hollandais" est la première exposition du genre en Espagne. Le parcours de l’exposition est divisé en douze sections chronologiques ; 75 tableaux illustrent les étapes marquantes d’un genre artistique qui, aux XVIe et XVIIe siècles, a constitué le prélude au paysage du XIXe siècle.

Un prêt du Rijksmuseum
Le parcours commence avec les "pionniers", ces artistes qui vécurent à cheval sur les deux siècles, Gillis Van Coninxloo, Hendrik Avercamp, Roelant Savery et Esaias Van de Velde, aux paysages d’hiver ou de bois luxuriants caractéristiques, puis vient la première génération des réalistes, avec Jan van Goyen et Salomon Van Ruysdael, dont l’intérêt se porte vers la ville et ses environs. Le Rijksmuseum d’Amsterdam a fait un prêt exceptionnel, Le Pont de pierre, dans lequel Rembrandt utilise le sujet comme prétexte pour peindre un paysage.

La période classique est représentée par un choix extraordinaire de tableaux de Jacob Van Ruysdael et de son élève Hobbema, dont certains quittent pour la première fois leur musée d’origine. L’exposition propose aussi trois tableaux que les experts attribuent à Hercules Seghers et des vues brésiliennes de Post. Le parcours s’achève avec les paysages italiens de Jan Asselijn, Claes Berchem, Jan Both et Albert Cuyp.

* Directeur de la Fondation

** Conservateur de la collection Thyssen

"Collection Thyssen", Barcelone, musée-monastère de Pedralbes.

"Le siècle d’or du paysage hollandais", Madrid, Palais de Villahermosa, collection Thyssen, jusqu’au 12 février 1995.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : Le Baron se dédouble

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