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La Loterie, mère de tous les arts

"Pas question de grands projets à la française !"

Par Marsan Giulia Ajmone · Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1994 - 469 mots

ROYAUME-UNI

Les Britanniques pourront, pour la première fois depuis le règne de la reine Victoria, jouer à la loterie à partir du 19 novembre. Entre 25 et 30 % des sommes recueillies par la vente des billets seront affectés aux arts, aux sports, au patrimoine, aux œuvres caritatives et à la célébration du prochain Millénaire. Cette innovation suscite dans notre pays l’intérêt des responsables des Musées de France, qui souhaiteraient qu’une partie des sommes jouées au Loto servent à financer les acquisitions d’œuvres d’art.

LONDRES - Deux types de jeux seront proposés : un jeu à tirage hebdomadaire par ordinateur, du type du Loto français, coûtant une livre sterling le ticket, et des tickets à gratter qui ne seront disponibles qu’à partir de l’an prochain.

Onze organismes sont chargés de répartir cette nouvelle manne entre les arts, les sports, le Patrimoine, les œuvres caritatives et le Millénaire. Chacune de ces catégories devrait pouvoir bénéficier de 100 millions de livres sterling (83,5 millions de francs) selon les prévisions actuelles. Pour 1997, les projections prévoient 320 millions de livres sterling, soit 267 millions de francs !

Seuls les projets importants d’intérêt public seront financés. Ils devront assurer ensuite leur propre fonctionnement et faire appel à d’autres sources de financement dans le cadre d’un partenariat.

Dans la catégorie patrimoine, le National Heritage Memorial Fund est chargé de répartir les fonds au secteur public et aux organisations caritatives pour des projets dépassant 5 000 livres. Pour les monuments anciens, les fonds seront attribués à des acquisitions, à des actions de conservation et de restauration. "Pas question d’éléphants blancs ni de grands projets à la française !", prévient néanmoins Lord Rothschild, président du National Heritage Memorial Fund. Pour les musées, les projets devront satisfaire aux exigences de la Museums and Galleries Commission. Ils peuvent concerner la construction de nouveaux bâtiments, ou l’extension d’anciens.

Pour les arts, l’Arts Council of England – A.C.E – étudiera les dossiers venant du secteur public et des organisations caritatives, et concernant des établissements d’éducation et des associations à but non lucratif. Les sociétés du secteur privé peuvent être candidates, à condition de démontrer que leur proposition est bien d’intérêt public. L’A.C.E. distribuera des aides allant de 10 000 à 10 millions de livres sterling, tout en exigeant que chacun trouve des partenaires financiers à hauteur de 35 à 50 % du coût total.

Le département du Patrimoine national va nommer la commission du Millénaire, chargée de marquer le passage vers l’an 2000. Mandatée jusqu’au 31 décembre 2000, celle-ci prévoit de consacrer en six ans 50 % de ses revenus à environ douze grands projets allant de 20 à 100 millions de livres. Au total, un très grand nombre de projets devraient se faire connaître. 25 000 sont attendus pour le seul Conseil des arts d’Angleterre. Les déceptions risquent d’être nombreuses.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : La Loterie, mère de tous les arts

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