La croissance vertigineuse des Amis du Louvre

Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1995 - 345 mots

Créée en 1897, la Société des Amis du Louvre voit le nombre de ses adhérents croître vertigineusement depuis la construction de la Pyramide et l’ouverture des nouvelles salles de l’aile Richelieu. Ils étaient 18 600 fin 1988, 32 000 fin 1990. Ils sont plus de 68 000 aujourd’hui, et le budget est passé de 7,3 millions de francs en 1989 à 19 millions cette année.

PARIS - L’adhérent paye une cotisation de base de 220 francs, qui – entre autres avantages – lui donne l’entrée gratuite au musée et à ses expositions, en évitant les files d’attente. Le "sociétaire" verse 500 francs et bénéficie en outre de l’entrée gratuite aux expositions organisées par la RMN. Le "bienfaiteur" contribue pour 3 500 francs ; la Société étudie actuellement des mesures pour rendre cette qualité plus attrayante, à l’image des bienfaiteurs des musées américains. Les adhérents sont en majorité parisiens, féminins et âgés de plus de 60 ans. Ils visitent le Louvre en moyenne trois fois par an, selon une étude réalisée en 1993.

Les gains pour le Louvre sont importants. Avec un budget consacré pour 78 % aux acquisitions (le reste étant destiné aux frais de correspondance et aux salaires du personnel), la Société des Amis du Louvre a déjà investi plus de 11 millions de francs dans l’achat d’œuvres d’art durant les deux premiers trimestres de cette année.

Elle a acquis pour le musée un rarissime Pot à Oille en argent d’Edme-Pierre Balzac, provenant du service du duc de Penthièvre, l’un des rares services épargnés par la Révolution (4 millions de francs), deux pages de miniatures turques issues d’un même manuscrit, le Kitab-e Siyer-e Nebi, commandé en 1595 par le sultan ottoman Murad III (800 000 francs), un dessin recto-verso de Giovanni da Udine (1487-1564) représentant des pigeons (250 000 francs), un tableau inédit d’Anne-Louis Girodet (1767-1824), Portrait de jeune homme en chasseur, daté de 1811 (2 millions de francs), et un Double portrait du Marquis de Marigny et de sa femme, daté de 1769 et signé Louis Michel Van Loo (3 millions de francs).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°10 du 1 janvier 1995, avec le titre suivant : La croissance vertigineuse des Amis du Louvre

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