Photographie

Les festivals flashent sur l’art contemporain

Trois manifestations, une tendance

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mai 1995 - 508 mots

Cahors, Reims et Arles, trois festivals voués à la photographie, mais qui affichent cette année une même ligne directrice : exposer majoritairement des artistes utilisant la photographie, et non des photographes \"classiques\" pratiquant le reportage, les portraits… la photographie dite \" pure \". Certains noms se retrouvent donc inévitablement dans plusieurs manifestations. De quoi heurter ceux qui apprécient avant tout la diversité dans la photographie.

PARIS -  Même s’ils ne se parlent pas, les directeurs artistiques se sont donnés le mot. Le Printemps de Cahors, qui fête ce mois-ci son cinquième anniversaire, avait donné le ton dès sa première édition : "être un observatoire de la création contemporaine, en s’intéressant tout particulièrement aux artistes qui utilisent le support photographique, l’installation et la vidéo". Mais cette année, Reims et Arles font virage et lui emboîtent le pas.

Pour son dixième anniversaire, le "Mai de la Photo" de Reims se dote de nouveaux commissaires – André Rouillé et Emmanuel Hermange – qui veulent dorénavant situer le festival "au carrefour de la photographie et de l’art contemporain". Arles, cet été sous la houlette de Michel Nuridsany, abandonnera les rétrospectives, la photographie créative et le reportage pour suivre largement la même voie.

Autre changement à Reims, le festival prend un thème, "Esthétiques de l’ordinaire", qui sera décliné à travers une vingtaine d’expositions et un colloque. Le Japonais Nobuyoshi Araki, qui a publié plus de quatre-vingts recueils de photographie dans son pays, illustre ce thème en s’attachant aux instants ordinaires de la vie, quand il ne multiplie pas des images à l’érotisme sado-maso. Le même Araki, qui n’avait jamais exposé en France, sera le sujet d’un film vidéo projeté à Arles le 11 juillet. Il est invité avec son Journal intime et son Roman personnel depuis le 30 avril (jusqu’au 11 juin) par la Fondation Cartier à Paris.

Les images de l’année
Sont également annoncés à Reims les Allemands Bernhard et Anna Blume, le Britannique Paul Graham, le Suisse Beat Streuli, l’Autrichien Manfred Willmann et parmi les Français, Jean-Luc Moulène, dont le film Le démon du passage sera projeté à Arles le 11 juillet.

Alain Fleischer, qui montrera du 31 mai au 31 juillet au Centre national de la Photographie à Paris sa production des années 1992 à 1994, participera à l’exposition "Un cinéma imaginaire" de Cahors, réalisera une installation pour Arles et y projettera l’un de ses films, Lumières croisées, le 9 juillet.

Arles annonce également deux changements de taille pour cet été. Le nombre des expositions est réduit des deux tiers, une douzaine contre plus de trente en 1994, celui des soirées de près de moitié, quatre au lieu de sept. Par ailleurs, Michel Nuridsany ne veut exposer que des images réalisées dans l’année pour "situer le festival sur le terrain de l’actualité"…

Mai de la Photo, Reims, 9 mai - 5 juin, renseignements : tél : (16) 26 77 78 79
Le Printemps de Cahors, 12 - 28 mai, renseignements : tél : (16) 65 22 07 32
Les Rencontres d’Arles, 8 juillet - 15 août, renseignements : tél : (16) 90 96 76 06

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : Les festivals flashent sur l’art contemporain

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