Art moderne

Nîmes - Picasso en famille

Premier regard sur la collection Ruiz-Picasso

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mai 1995 - 350 mots

Après sa présentation à Malaga et à Séville, le Carré d’art de Nîmes accueille la collection personnelle de Christine Ruiz-Picasso, deuxième épouse de Paul Picasso, le fils du grand maître. Plus de cent quatre-vingts œuvres de l’artiste seront exposées tout l’été à quelques pas des Arènes.

NÎmes - Peintures, sculptures, dessins, gravures, céramiques : la collection Christine Ruiz-Picasso propose un éventail de la production de Picasso depuis 1912 jusqu’aux années soixante. On y retrouve naturellement la plupart des thèmes abordés par le peintre au cours de sa longue carrière, dans des œuvres d’un niveau nécessairement inégal.

Parmi celles-ci, un tableau cubiste de 1912 ou 1914 de facture incertaine, un portrait classique d’Olga Koklova de 1917, et des tableaux caractéristiques des années quarante, quand les exigences du maître commençaient à s’assoupir.

Le contingent le plus important est constitué par les dessins, qui correspondent mieux au caractère intimiste de cette collection. Études académiques, esquisses rapides, et quelquefois magnifiques, où le peintre laisse parler son talent sans inquiétude. Une série de portraits du mari de Christine Ruiz-Picasso, Paul, lorsqu’il était enfant, témoignent mieux encore de l’origine et de la destination de ces œuvres. L’émotion est grande en découvrant le même Paul, portraituré adolescent près de sa bicyclette, sur un petit plateau en carton de la célèbre pâtisserie Angelina.

Le Picasso érotique n’est pas non plus absent puisque le catalogue comprend notamment un ensemble de quatre dessins rapides et convaincants, datés de 1920. Le peintre est devenu aussi un grand sculpteur dans les années quarante, quand, avec un minimum de moyens, il savait susciter des formes imprévisibles et toujours évocatrices. Ainsi cet Homme de 1958, surgi de nulle part grâce à quelques bouts de bois assemblés. "Au terme de ce parcours, écrit Guy Tosatto, directeur du Carré d’art, se fait jour l’image d’un Picasso étonnament proche, humain ; un Picasso fait de chair et de sang, que cette soudaine fragilité rend singulièrement plus attachant et troublant."

"Premier regard sur une collection : Collection Christine Ruiz-Picasso", Carré d’art, Musée d’art contemporain, Place de la Maison-Carrée, 66 76 35 70, du 24 mai au 3 septembre.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : Nîmes - Picasso en famille

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