Salon - Carnet de Bâle

Le nouveau TEFAF

Le Journal des Arts

Le 1 juin 1995 - 539 mots

Cent vingt exposants européens et américains, mais seulement une poignée de marchands français sont attendus à Bâle, en septembre, pour une nouvelle foire d’art et antiquités, créée par les organisateurs du prestigieux Salon de Maastricht.

PARIS -  The European Fine Art Fair Basel, qui se tiendra du 16 au 24 septembre au Messe Basel (de nombreux marchands auraient préféré Francfort), devra, selon les organisateurs, être tout sauf une copie conforme de Maastricht. Il n’y aura donc pas de “Textura”, la section des textiles qui a toujours été l’une des grandes attractions du salon néerlandais. Celle des tableaux anciens, pour les mêmes raisons, comptera moins d’exposants et sera moins consacrée aux Écoles du nord.

“Créer une seconde foire qui aurait ressemblé à Maastricht les aurait affaiblies toutes les deux. Le Salon de Bâle aura donc son identité propre, et sera tourné vers les goûts des collectionneurs de la région”, nous ont indiqué les organisateurs. Le Salon, qui accueillera plus de 120 exposants de neuf nationalités différentes, n’a cependant pas réussi pour l’instant, tant s’en faut, à séduire les marchands français.

Ceux-ci se plaignent d’être accaparés par de nombreux autres salons, dont le tout nouveau Salon international des beaux-arts qui se tiendra à l’Espace Eiffel-Branly du 20 au 25 septembre. Pour l’heure, seuls cinq Français ont annoncé leur participation : la librairie Sourget, de Chartres, la galerie J. Soustiel, spécialiste d’art islamique, les galeries Michel Descours de Lyon et Monique Martel de Paris, dans la section des tableaux anciens, et Yves Mikaeloff de Paris dans celle des objets d’art et de la joaillerie ancienne.

L’art islamique parent pauvre
Afin d’attirer une clientèle suisse traditionnellement intéressée par l’archéologie, TEFAF Basel y accordera une place importante, avec quatorze marchands allemands, suisses, néerlandais, britanniques et américains, contre sept seulement au Salon de Maastricht en mars dernier.

Autre section particulièrement bien pourvue, et pour les mêmes raisons, celle de l’art islamique et oriental. Pas moins de vingt et un marchands y participeront, et notamment de grands noms tels que Spink & Son et A. & J. Speelman de Londres. Leur compatriote Robert Hall, de Londres également, sera présent avec ses fameuses boîtes à tabac chinoises. Décidément parent pauvre de l’art oriental, l’art islamique sera représenté par la galerie J. Soustiel de Paris et Yazdani Ancient Islamic Art and Fine Carpets de Londres.

Le tapis de mariage de Mikaeloff
Les objets d’art et la joaillerie ancienne, une des grandes forces de Maastricht, se taillent la part du lion à Bâle avec cinquante exposants, dont certains, comme les spécialistes de la Haute Époque Huntingdon Antiques et Luis Elvira, ou encore Jan Dirven d’Anvers et la galerie Neuse de Bremen, sont des vétérans du salon néerlandais.

Yves Mikaeloff y exposera surtout des textiles et des tapis, en particulier un tapis de mariage fait à Lucerne en 1563, en raison, explique-t-il, d’une tradition suisse de la tapisserie et de la très importante collection qui est conservée au musée de Bâle.

L’art moderne sera présent sur le stand de sept marchands seulement, tandis que les tableaux et dessins anciens, véritable épine dorsale du TEFAF de Maastricht, figureront sur moins d’une trentaine, dont Concha Barrios de Naples, et Richard Green, Johnny Van Haeften, John Mitchell & Son, Rafael Valls et Colnaghi, de Londres.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°15 du 1 juin 1995, avec le titre suivant : Salon - Carnet de Bâle

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