Sallois regrette sa loi

Un Que sais-je ? par l’ancien directeur des Musées de France

Le Journal des Arts

Le 1 juin 1995 - 300 mots

Directeur des Musées de France entre 1990 et 1994, Jacques Sallois, qui avait défendu pour ces institutions un projet de loi reporté sine die, expose sa vision du musée moderne dans un volume de la collection Que sais-je ? “Il faut espérer qu’un ministre résolu saura organiser la concertation – notamment entre les ministères intéressés – et obtenir l’aboutissement législatif ouvert en 1993 et 1994”?, souhaite Jacques Sallois, critiquant ainsi implicitement Jacques Toubon.

L’ancien directeur s’interroge sur la protection à accorder aux collections publiques face à leur expansion et à leur diversité croissante : “L’inaliénabilité des collections publiques, à laquelle les musées et les conservateurs sont, particulièrement en France, très attachés”, est-elle toujours d’actualité ? Ne faudrait-il pas “nous aligner sur la situation juridique ou de fait de nombreux pays, dans lesquels tout se vend et s’achète, même les collections de musées ?”

À ceux qui dénoncent la “muséomania” et la “prolifération” des musées, l’ancien patron de la DMF affirme que “le mouvement de modernisation et d’expansion des musées concerne en réalité l’ensemble des pays développés” et que “la France, dans beaucoup de domaines, ne fait que rattraper son retard”.

Pour accompagner ce mouvement, Jacques Sallois reprend la notion de “labellisation”, déjà contenue dans le projet de loi laissé en suspens, et souhaite “la définition législative d’une catégorie de “musées de France” fondée sur l’appréciation objective d’un certain nombre de critères”. Des musées de France qui continuent de délaisser des champs entiers de la connaissance : “Notre pays a été jusqu’ici incapable de concevoir un véritable musée de l’Histoire de France”, déplore l’auteur, qui regrette une même insuffisance en matière de musées d’art et de civilisation de l’Amé­rique, d’architecture, de travaux publics… 

Les musées de France, collection “Que sais-je ?”?, Presses universitaires de France, n° 447, 128 p., 40 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°15 du 1 juin 1995, avec le titre suivant : Sallois regrette sa loi

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