Whitney Museum

Le succès d’Edward Hopper

Soixante tableaux pour une quatrième rétrospective

Le Journal des Arts

Le 1 juin 1995 - 319 mots

Edward Hopper est désormais un classique du Whitney Museum. Présenté lors de chaque exposition annuelle de l’institution new-yorkaise, il fait l’objet d’une quatrième rétrospective, après celles de 1950, 1964 et 1980-81.

NEW YORK (de notre correspondant) - Bien que le musée possède la plus riche collection au monde d’œuvres d’Edward Hopper (1882-1967) – grâce au legs de sa veuve, en 1970, de 2 500 dessins, aquarelles, gravures et tableaux –, seules huit des soixante toiles exposées appartiennent au Whitney Museum.

Chambre d’hôtel a été prêtée par la collection Thyssen-Bornemisza de Madrid, et le reste provient de collections américaines. Le choix comprend quelques œuvres majeures, comme Maison près de la voie ferrée (1925), Tôt le dimanche matin (1930), Gaz (1940), Noctambules (1942), ou Orchestre, première rangée (1951).

Les toiles sont accrochées à côté citations d’auteurs admirés par Hopper. Dans la salle centrale, un montage de diapositives, de clips vidéos et d’enregistrements sonores évoquent le peintre, ses contemporains et ses successeurs. La séquence multimédia associe ainsi Hopper à des photographes et des artistes comme Robert Frank, Cindy Sherman, Edward Kienholz, George Segal et Edward Ruscha, en passant par des films hollywoodiens comme Laura, Fenêtre sur cour et Douze hommes en colère.

Un programme de films et de vidéos explore les rapports des décors dépouillés de Hopper avec les films noirs et les grands films de gangsters comme Scarface, ou Le Parrain pour une période plus récente.

S’il est indubitable que des peintres, des sculpteurs, des réalisateurs, des photographes et des écrivains ont "consciemment et inconsciemment évoqué l’œuvre de Hopper", comme le soutient le Whitney, il n’en reste pas moins difficile d’isoler son influence directe de ce qui ressort de "l’air du temps". L’imaginaire de certains artistes contemporains est souvent plus symptomatique d’un malaise social partagé que d’une inspiration strictement "hopperesque".

"Edward Hopper and the American Imagination" (Edward Hopper et l’imagination américaine), Whitney Museum, New York, du 22 juin au 15 octobre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°15 du 1 juin 1995, avec le titre suivant : Le succès d’Edward Hopper

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