Le Viaduc mène à l’art

Les voûtes de l’avenue Daumesnil

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1995 - 497 mots

Encadreurs, créateurs de meubles peints, décorateurs de porcelaine, ateliers de dinanderie et d’orfèvrerie : les artisans de Paris ont enfin pignon sur rue dans le tout nouveau Viaduc des arts.

PARIS - À la rentrée, la totalité des 56 voûtes de cet ancien viaduc SNCF, qui parcourt l’avenue Daumesnil sur une distance de 1,4 kilomètre, de l’Opéra Bastille à la rue Montgallet dans le douzième arrondissement, devrait être occupée par des artisans d’art.

Construit en 1859 et vendu à la Ville de Paris en 1986, le viaduc a été rénové par l’architecte Patrick Berger sous l’égide de la Semaest (Société d’économie mixte d’aménagement de l’Est de Paris). Décapées et décrassées, surmontées d’une promenade plantée d’arbres et d’arbustes, les voûtes en pierres de taille et briques rouges ont été louées à des tarifs fort raisonnables (800 francs le m2 par an) comme espaces commerciaux et ateliers.

Les galeries couvrent 75 mètres carrés au rez-de-chaussée, avec la possibilité de créer une mezzanine, et la même superficie en sous-sol. Le but de la Ville de Paris est de rassembler des artisans d’art de haut niveau de différentes disciplines, qui travailleront sous le regard du public. La réunion en un seul lieu d’ateliers et de boutiques réduit considérablement les prix des objets.

Pâtisserie anglo-américaine
"La Ville de Paris nous a sortis de cours sombres et d’ateliers trop étroits pour enfin travailler près du public", s’enthousiasme Muriel Guigue-Locca qui, avec son mari Jean-François, a installé son atelier de restauration et de création de mobilier peint au numéro 81 du Viaduc des arts, après avoir travaillé pendant bien des années dans le quatrième arrondissement.

Le célèbre atelier de décoration de porcelaine parisien Le Tallec a déménagé de la rue de Reuilly aux numéros 93 et 95 du Viaduc des arts, où il dispose d’un espace d’exposition consacré à d’importantes pièces de sa propre production (assiettes des services faits pour le roi du Maroc et le shah d’Iran, entre autres), et un atelier de peinture. Les assiettes subissent les cuissons nécessaires pour fixer la décoration dans des fours installés au sous-sol de la galerie.

Le numéro 65 abrite l’Atelier Vulcain, une société de fondeurs du village franc-comtois de Pesmes, qui dessine et fabrique du mobilier en bronze et en fer forgé. La préparation des plâtres et la finition des pièces se font au Viaduc des arts, la fonte en Franche-Comté.

Art, au numéro 71, pratique la restauration d’affiches et de papiers anciens. Claude Samuel, qui a déménagé au numéro 69 du Viaduc des arts après dix ans passés place des Vosges, est la seule galerie d’art contemporain. Les Ateliers du cuivre et de l’argent, qui occupe quatre voûtes du 109 au 113, conjuguent un travail de dinanderie et d’orfèvre. 

Restauration oblige, le café Au père tranquille, ouvert au numéro 75 en 1920, s’est agrandi d’une voûte supplémentaire, tandis que le tout nouveau Cake & Cie, au numéro 103, abritera une librairie des métiers d’art, un salon de thé, et proposera de la "pâtisserie anglo-américaine."

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : Le Viaduc mène à l’art

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque