Art Jonction frôle le naufrage

Moins de galeries, peu d’art

Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1995 - 379 mots

La neuvième édition d’Art Jonction s’est tenue à Cannes du 3 au 8 juin avec une cinquantaine d’exposants seulement, contre 66 l’année dernière. En dépit de la qualité souvent très faible de la peinture et des objets exposés, les ventes, conclues à des prix moyens, étaient, selon les organisateurs, en hausse par rapport à 1994.

CANNES - Seule une poignée d’exposants présentait des œuvres de qualité. La galerie Peria de Brà, près de Turin, exposait Cracking Art, un groupe de cinq Italiens et un Français qui élaborent d’amusantes compositions bigarrées en plastique. La galerie L de Saint-Étienne proposait des sculptures de Patrice Girard, mélange de force et de fragilité composées de cerceaux d’acier, de bois, de papier de soie et de poissons desséchés, à des prix allant de 3 500 à 15 000 francs, à côté de tableaux de Manu Adam, entre 5 500 et 12 000 francs – sans faire aucune vente.

Frédéric Roulette, l’un des cinq participants parisiens, montait un one-man show consacré aux tableaux oniriques et figuratifs d’Alain Campos, et assure en avoir vendu six pour un total de 100 000 francs.

Dessins érotiques de Pat Andrea
Laurent Strouk nous affirme avoir vendu, principalement à des clients de Nice et de Cannes, neuf tableaux et dessins récents de Combas, à des prix allant de 10 000 à 45 000 francs, ainsi que deux toiles de Klasen à 20 000 francs et deux autres d’Erró à 35 000 francs, – un résultat qui a beaucoup surpris et intrigué certains de ses confrères.

Six galeries de la région, toutes invitées à Art Jonction par la Direction régionale des affaires culturelles, ont évité au salon de sombrer corps et biens en présentant de jeunes artistes de qualité : Évelyne Canus, de La Colle-sur-Loup, près de Saint-Paul-de-Vence, Pailhas, de Marseille, Art Concept, Ralph Debarrn et Le Chanjour, de Nice – qui abritait des sculptures mécaniques sonorisées, drôles et provocatrices de Pascal Josse –, ainsi que Pierre Nouvion de Monaco. La seule vente enregistrée par le groupe a été un dessin à 1 500 francs, chez Pailhas.

Verdict de l’un des organisateurs, Hélène Jourdan Gassin : "Les ventes d’œuvres entre 20 000 et 50 000 francs ont progressé, mais il est certain que nous sommes dans une pé­riode économique très
difficile."

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : Art Jonction frôle le naufrage

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