Les grands prix de Monaco

XIe Biennale des Antiquaires

Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1995 - 669 mots

Une trentaine d’exposants seulement, mais un large éventail de tableaux, d’objets d’art et de bijoux de très grand luxe figureront dans le salon français d’art et d’antiquités le plus important de l’été.

MONACO - Destinée à arracher les riches estivants de la Côte d’Azur aux tentations du bronzage et du farniente pour les exposer à celles, moins évidentes, de l’art et de l’antiquité, la Biennale internationale des antiquaires, joailliers et galeries d’art se tient cette année du 29 juillet au 15 août, avec cinq nouveaux participants. Pierre et Dominique Chevalier du quai Voltaire à Paris, experts en tapisserie, remplacent Jacqueline Boccara, dont la galerie parisienne, spécialisée dans le même domaine et confrontée à divers problèmes financiers, est fermée depuis plus d’un an.

La galerie Chevalier disposera d’un stock d’une vingtaine de tapisseries, dont six ou sept pourront être exposées en même temps : parmi elles, Danse dans la clairière de la manufacture royale de Beauvais, fin XVIIe début XVIIIe siècle, une tapisserie Feuilles de choux flamande d’Audenarde et Le triomphe d’une déesse, d’après Noël Coypel, tissée aux Gobelins au début du XVIIIe siècle.

Des Picabia de toutes les époques
Les marchands d’art contemporain Marianne et Pierre Nahon, de la galerie Beaubourg, qui se sont installés au château Notre-Dame-des-Fleurs à Vence voici deux ans, participent eux aussi pour la première fois à la Biennale de Monte-Carlo.

"J’ai un certain nombre d’amis et de clients dans la principauté. Je crois donc que je pourrai intéresser la clientèle de la Biennale à l’art contemporain", nous a confié Pierre Nahon qui, par sa présence, compte également faire de la publicité pour ses activités à Vence. Son stand sera consacré à des œuvres de Picabia de toutes les époques (de 50 000 francs pour un dessin à 1,5 million de francs pour un tableau), ainsi qu’à des sculptures de César, Arman, Louis Cane et André Barelier. Jusqu’à la fin septembre, Pierre Nahon organise à Notre-Dame-des-Fleurs une exposition consacrée aux Bugatti : Carlo l’ébéniste, Rembrandt le sculpteur, et Ettore et son fils Jean, qui étaient constructeurs de voitures.

Sur le stand d’Enrico Navarra, nouveau venu à la Biennale en association avec Albert Benamou – tous deux Parisiens – on trouvera une trentaine d’œuvres de Chagall qui avaient fait partie, l’année dernière, d’une exposition itinérante en Asie organisée par la galerie Navarra. Françoise Chibret-Plaussu, de la galerie de la Présidence à Paris, autre nouvelle participante, montrera des dessins de Gromaire (dont elle a publié le catalogue raisonné en 1993), des pastels de Vuillard, des aquarelles de Signac, ainsi que des huiles d’Utrillo, Vlaminck et Marquet.

Les émeraudes du cardinal Mazarin
La peinture primitive italienne sera en vedette chez Luigi Bellini, de Florence, l’un des pères fondateurs de la Biennale de Monte-Carlo avec Maurice Segoura et Jacques Perrin. Ces derniers, membres des cinq antiquaires à Paris, seront présents avec un imposant choix de mobilier, objets et tableaux, principalement du XVIIIe siècle français. Cette même période sera également représentée sur les stands de Fersen Antiquités et d’Adriano Ribolzi, antiquaires de Lugano et de Monte-Carlo, avec notamment une table à transformation Louis XV, attribuée à Roger Vandercruse-Lacroix. Renard Père & Fils, de Beaulieu-sur-Mer, exposera un bureau premier Empire estampillé C.J Lemarchand et une commode de Charles Cressent, vers 1730.

Grands représentants parisiens de l’Art déco, Bob et Cheska Vallois présenteront, entre autres, une paire de lampes en plâtre, créées par Alberto Giacometti en 1936, un canapé et deux chaises recouverts de feuilles d’or de Süe et Mare, déjà vus à la Biennale de Paris de 1992, et une série de tables gigognes exécutées vers 1930 par Dunand.

Pour marquer la sortie de son livre Dictionnaire des peintres de fleurs belges et hollandais 1750–1880, Berko Fine Paintings de Bruxelles consacrera son stand uniquement à des tableaux de fleurs par des artistes tels que Marie de Bièvre, Alice Ronner, Fernand Toussaint et Charles Verbrugghe. Garland exposera un collier d’émeraudes offert par le cardinal Mazarin à sa nièce Marie Mancini, et Fred Leighton offrira, comme toujours, un choix de bijoux historiques particulièrement fastueux.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : Les grands prix de Monaco

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