Un "Musée pharaonique" pour Le Caire

Face aux pyramides,en projet depuis plus de 30 ans

Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1995 - 389 mots

Deux ans après la constitution d’une commission paritaire italo-égyptienne, le futur Musée pharaonique est de nouveau d’actualité. L’édifice devrait accueillir une partie, voire l’intégralité, des collections de l’actuel Musée du Caire, bâti en 1902.

LE CAIRE - Annoncé depuis plus de trente ans, le futur Musée égyptien des antiquités pourrait voir le jour à l’aube du prochain millénaire. Lors de la réunion qui s’est tenue au Caire au mois d’avril, l’Italie a précisé les objectifs et les termes de sa future collaboration avec l’Égypte, concrétisée en 1993 par la création d’une commission paritaire italo-égyptienne.

L’Italie mettra en place une coopération scientifique et technique visant, au-delà des simples aides financières, à la définition d’une étude préalable de faisabilité, avant la rédaction de l’appel d’offre pour l’exécution des travaux. La commission devrait se charger de cette étude au cours des six prochains mois. L’Unesco et la Banque mondiale pourraient également être sollicitées pour participer au financement du projet global.

Selon Andrea Bruno, professeur à la faculté d’architecture de Milan et membre de la commission, l’ancien Musée du Caire sera remis en état et restauré en respectant le plan originel, mais tout ou partie des collections et des objets accumulés au fil des ans seront déplacés, comme le trésor de Toutânkhamon destiné à devenir le centre d’attraction du nouveau musée.

Le recours au multimédia
L’actuel musée, en plein centre du Caire, est pénalisé par son emplacement sur la place Midan-al-Tahrir, de moins en moins adaptée pour recevoir les milliers de visiteurs qui s’y pressent chaque année. C’est pourquoi le nouveau musée devrait être bâti sur un plateau situé en dehors de la ville, à environ deux kilomètres des pyramides, à un emplacement vierge de sites archéologiques connus.

Pour l’instant, le nouveau musée se présente comme un bâtiment aux fonctions multiples : culturelles, scientifiques, technico-historiques, etc. L’idée la plus novatrice est probablement celle qui consiste à proposer une vision virtuelle, en temps réel, de tous les musées d’art égyptien du monde : une espèce de "restitution", purement symbolique, des objets.

La proposition consiste à solliciter, auprès des nations propriétaires d’antiquités égyptiennes, une obligation morale de les "rendre", non pas concrètement, mais en images, avec toute la valeur ajoutée produite par les recherches scientifiques menées pendant des années. Le projet doit être étudié avec les musées de Paris, Turin, Washington, et avec le British Museum.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : Un "Musée pharaonique" pour Le Caire

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