Chartistes en colère

Après la grève des élèves, l’attente

Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1995 - 400 mots

Quarante-trois élèves pour dix postes : les perspectives de débouchés pour les fonctionnaires-stagiaires de l’École des Chartes ont contraint ces derniers à descendre dans la rue. Les chartistes espèrent maintenant que leur mécontentement sera pris en compte lors des derniers arbitrages budgétaires, à la fin du mois du juillet.

PARIS - Le mouvement de grève des 16 et 17 mai suffira-t-il à enrayer la réduction du nombre de postes offerts aux chartistes dans leurs écoles d’application – l’École nationale du Patrimoine (ENP) et l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib) – et, par conséquent, dans la fonction publique ? Selon Yves-Marie Bercé, directeur de l’École des Chartes, "l’émotion des élèves a eu un écho auprès des ministères de tutelle (Culture et Enseignement supérieur) : en deux jours de grève, ils ont véritablement réussi à alerter les directions responsables".

Créée en 1821, l’École nationale des Chartes (ENC) forme les conservateurs des archives et des bibliothèques, gardiens du patrimoine écrit mais aussi audiovisuel de la France. En 1992, en prévision d’un accroissement supposé des besoins en matière de conservation, lié à la création de la Bibliothèque nationale de France (BNF) et aux demandes émanant des collectivités locales et des entreprises, il avait été décidé d’augmenter de façon significative l’effectif des promotions, celles-ci passant de 25-30 à 43 élèves.

Des promotions de 80 à 100 élèves
"Un développement continu était même envisagé jusqu’en l’an 2000 avec, à terme, des promotions de 80 à 100 élèves, rappelle Yves-Marie Bercé. Ce qui n’était pas absurde, vu à longue échéance : ainsi, le kilomètre de rayonnage du double septennat de François Mitterrand vient d’arriver, alors que les archives du président Pompidou ne sont pas entièrement classées !" Cette volonté s’est malheureusement heurtée, entre-temps, au manque de mémoire et à l’inertie de l’administration, caractérisés par l’incommunicabilité entre instances de tutelle (les directions des Archives de France, de l’Ensei­gnement supérieur, de l’Infor­mation scientifique et des bibliothèques…).

Mais surtout, les créations de postes émanant de la BNF ou de la fonction publique territoriale se font toujours attendre. Pourtant, "il existe un nombre considérable de postes administratifs de conservateurs qui demeurent vacants", déplore l’Association des élèves de l’ENC.

Dans l’attente d’une décision qui permettra d’apprécier la réalité de l’engagement du nouveau gouvernement en matière de politique patrimoniale, les chartistes souhaitent pour l’avenir une programmation budgétaire pluriannuelle, garante à leurs yeux d’une gestion prévisionnelle des effectifs de l’école.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : Chartistes en colère

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