Italie

Une Rome plus contemporaine

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 16 mars 2010 - 559 mots

Le Macro commande une œuvre à Buren et s'enrichit grâce à Enel.

ROME - Ils sont tous les deux situés à Rome ; ils sont chacun construits par une architecte femme ; l’un est national, l’autre est municipal ; leurs noms se font écho ; et leurs portes s’ouvriront au public en même temps, pendant la foire d’art de Rome, « Roma. The road to contemporary art », à la fin du mois de mai. Les deux nouveaux musées d’art contemporain de Rome entendent replacer la Ville Éternelle sur la carte de l’art actuel.

D’un côté, le MAXXI, Musée d’art du XXIe siècle, sera le premier musée national italien spécialisé dans l’art contemporain. Construit par l’architecte anglo-irakienne Zaha Hadid, il ouvrira avec une série de cinq expositions : « Spazio », « Gino De Dominicis. L’immortel », « Kutlug Ataman. Dramaturgies mésopotamiennes », « Luigi Moretti, 1907-1973 » et « Géographie italienne ».

Histoire de miroir
Quant au Macro (Musée d’art contemporain de Rome), institution municipale, il inaugurera un nouvel espace d’exposition d’une surface de 10 000 m2 conçu par la Française Odile Decq. Moins avancé que le premier, ce projet sera inauguré en mai avant de vite refermer ses portes. L’ouverture définitive est prévue en septembre. Le 10 mars a été inaugurée la commande spéciale passée à Daniel Buren dans le cadre de cette extension. Son œuvre, Danse entre triangles et losanges pour trois couleurs, crée un lien entre l’ancien et le nouveau bâtiment du musée. L’outil visuel de l’artiste se détache en effet sur une surface en miroir qui reflète l’histoire architecturale du Macro.

Cette commande a été réalisée grâce au soutien financier d’Unicredit Group. De la même manière, le musée fait appel à des sponsors privés pour enrichir sa collection permanente encore lacunaire. La dernière initiative revient à la compagnie d’électricité Enel.Depuis l’an dernier en effet, le lauréat du prix Enel Contemporanea voit l’une de ses œuvres offerte au Macro. En 2009, Frontier, de Doug Aitken, était ainsi entrée dans les collections du musée.

Le prix a encore évolué cette année avec la demande passée à des commissaires d’expositions internationaux de présélectionner les artistes appelés à concourir. Ainsi, Marc-Olivier Wahler, directeur du Palais de Tokyo (Paris) ; Beatrix Ruf, directrice de la Kunsthalle de Zurich ; Mami Kataoka, conservatrice en chef du Mori Art Museum (Tokyo) ; Tirdad Zolghadr, commissaire indépendant et critique (Berlin) ; Lourdes Fernandez, directrice de la foire ARCOmadrid ; Jessica Morgan, conservatrice du département d’art contemporain de la Tate Modern (Londres) ; et Hou Hanru, directeur des expositions et du programme des publics au San Francisco Art Institute (San Francisco), ont respectivement choisi les artistes Loris Gréaud (France), Jonathan Horowitz (États-Unis), Anya Gallaccio (Grande-Bretagne), Meg Cranston (États-Unis), Daniel Canogar (Espagne), Allora & Calzadilla (États-Unis et Porto Rico) et Bik Van der Pol (Pays-Bas).

Un jury a finalement choisi le couple Liesbeth Bik and Jos Van der Pol et leur projet Are you really sure that a floor can’t also be a ceiling ? (« Êtes-vous vraiment sûr que le plancher ne peut pas être aussi un plafond ? »). L’idée est de construire une copie de la Farnsworth House de Mies van der Rohe et de la transformer en serre afin qu’elle puisse accueillir une jungle de végétaux, pour que la « nature devienne spectacle », selon les artistes. Tout un programme !

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°321 du 19 mars 2010, avec le titre suivant : Une Rome plus contemporaine

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