L’Impressionnisme allemand attendu

Troisième vente d’art allemand chez Christie’s

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 octobre 1995 - 435 mots

Les ventes d’art allemand et autrichien avaient été marquées, en 1994, par les prix élevés atteints par les peintres expressionnistes, tels Ernst Ludwig Kirchner, Max Pechstein et Karl Schmidt-Rottluff. Cette année, les enchères ont favorisé surtout les impressionnistes. Quelques nouveaux records pourraient être établis à l’occasion de la troisième vente organisée par Christie’s, le 11 octobre à Londres.

LONDRES - Le Jardin de fleurs (1908), par Emil Nolde, sera probablement l’un des sommets de la vente d’art allemand et autrichien organisée par Christie’s, le 11 octobre.

Ce parterre de fleurs colorées est estimé entre 600 000 et 800 000 livres (entre 4,7 et 6,2 millions de francs), soit un peu plus que Nuages au couchant sur la mer (1936), qui pourrait également justifier son estimation de 400 000 à 600 000 livres (entre 3,1 et 4,7 millions de francs). Autre jardin très attendu, le Jardin du Wannsee (1911), de Max Liebermann, qui témoigne clairement de l’influence de l’Impressionnisme français sur les peintres allemands. Mis en vente par la famille du collectionneur berlinois Eduard Arnhold, qui l’avait acheté à l’artiste, il est estimé entre 250 000 et 350 000 livres.

Deux bons tableaux de fleurs par Lovis Corinth, datant de l’apogée du mouvement impressionniste en Allemagne (1910-1920), pourraient également créer la surprise. Ils sont chacun estimés entre 250 000 et 380 000 livres, soit entre 2 et 3 millions de francs. Avec une composition aux zinnias vendue 900 000 deutschemarks (environ 3 millions de francs), la maison de vente allemande Ketterer, à Munich, détient le record pour des fleurs de Corinth, mais Christie’s semble bien placé pour le lui ravir.

Cette année, la section de la vente consacrée aux estampes est bien pourvue. Pour preuve, le très remarquable tirage d’une lithographie de Nolde, Danseuse (1913), représentant l’artiste australienne Saharet. Trois tirages de cette estampe ont été mis en vente au cours des dernières années, mais celui-ci est incontestablement le meilleur d’entre eux (estimation de 100 000 à 150 000 livres, soit entre 780 000 et 1,2 million de francs).

Christie’s propose également une sélection d’œuvres d’artistes du XVIIIe et du début du XIXe siècle, dont une grande huile sur toile représentant l’éruption du Vésuve, par Johan Christian Dahl – apparemment un Allemand d’adop­tion ! –, et une importante série de cinquante esquisses de Karl Friedrich Schinkel. Ces esquisses, transmises aux descendants de l’architecte, étaient restées jusqu’à ce jour dans leur portfolio d’origine et seront malheureusement dépareillées pour la vente.

La meilleure – une vue très finement détaillée d’une imaginaire cathédrale gothique – est estimée entre 40 000 et 60 000 livres (310 à 470 000 francs).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°18 du 1 octobre 1995, avec le titre suivant : L’Impressionnisme allemand attendu

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