Musée

Capodimonte rouvre partiellement

Les travaux devraient être achevés en 1997

Par Angela Tecce · Le Journal des Arts

Le 1 octobre 1995 - 554 mots

Après deux années de restauration et de réaménagements, le premier étage du Musée de Capodimonte à Naples est rouvert au public depuis le 29 septembre. Cependant, l’achèvement des travaux entrepris par le musée il y a bientôt dix ans est loin d’être terminé, explique Nicola Spinosa, surintendant des Biens artistiques et historiques de la Ville de Naples.

Après la réouverture du premier étage, quelles seront les prochaines étapes ?
Nicola Spinosa : Regrettons tout d’abord que les travaux entrepris en 1986 pour moderniser et adapter Capodimonte n’aient abouti, au bout de dix ans et après un an de fermeture complète, qu’à l’ouverture de ces nouvelles salles. Ce retard est dû en grande partie au fait que les travaux ont été concédés à des entreprises qui ont échappé au contrôle de la surintendance.

Les réaménagements du premier étage ont porté sur une cinquantaine de salles et ont coûté un peu plus de huit milliards de lires (25 millions de francs). Après la réouverture, en décembre 1994, du cabinet des Dessins et des estampes, il reste maintenant à terminer l’aménagement des salles du second étage, et aussi diverses interventions sur la mezzanine du troisième étage et sur les façades intérieures et extérieures.

Les travaux devraient être achevés pour le printemps 1997 et seront financés par les 16 milliards de lires (34 millions de francs) du fonds d’intervention créé en 1986, également destiné au Musée de Saint-Martin.

Quels critères avez-vous retenus pour ces nouveaux aménagements ?
Nous nous sommes inspirés des solutions muséographiques prévues par Bruno Molajoli et Ferdinando Bologna en 1957. Ce projet replace la collection Farnese dans les salles mêmes du palais royal de Capodimonte où Charles de Bourbon avait choisi de les exposer, et améliore la présentation des importantes collections d’armes et de porcelaines.

Tout cela a impliqué la restitution au musée d’œuvres et d’objets dispersés depuis la fin du siècle dernier au palais Montecitorio, au palais Madama, dans des bureaux de l’administration, dans des ambassades ou encore dans d’autres musées de Naples et de Campanie.

Parallèlement, toujours au premier étage, nous présenterons, selon un ordre chronologique, des meubles, des tapisseries, des armes, des porcelaines, des tableaux et des objets qui décoraient les appartements royaux. Un soin particulier sera apporté à la reconstitution de certaines pièces d’époque, comme par exemple le boudoir en porcelaine du palais de Portici, réalisé "à la chinoise" par la fabrique royale de Capodimonte pour Marie-Amélie de Saxe, la femme de Charles.

Le projet prévoit en outre, dans les salles du deuxième étage, la création d’une véritable galerie de l’activité picturale à Naples entre le XIIIe siècle et le début du XVIIIe siècle. On y trouvera des peintres napolitains mais aussi tous ceux – de Simone Martini à Caravage – qui ont contribué à faire de l’histoire de la peinture à Naples l’un des chapitres les plus fascinants de l’art européen et méditerranéen.

Les collections du XIXe siècle, constituées en grande partie de tableaux et de sculptures, réunis à Capodimonte durant la seconde moitié du siècle, seront installées dans les salles de la mezzanine auparavant occupées par les bu­reaux de la surintendance. Les espaces réaménagés dans une aile du dernier étage (dont l’ouverture est prévue pour le mois de décembre) accueilleront des artistes contemporains comme Burri, Warhol, Merz ou Kounellis, ainsi que quelques peintres napolitains des années cinquante et soixante.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°18 du 1 octobre 1995, avec le titre suivant : Capodimonte rouvre partiellement

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