Richard Cosway en majuscule

Portrait d’un miniaturiste anglais du XVIIIe siècle

Le Journal des Arts

Le 1 octobre 1995 - 372 mots

L’exposition proposée par la National Portrait Gallery d’Édimbourg permet de redécouvrir l’œuvre de Richard Cosway, l’un des meilleurs miniaturistes de son temps, qui fut le peintre attitré du prince de Galles, le futur George IV.

ÉDIMBOURG - La postérité ne s’est pas montrée clémente envers les Cosway : Richard (1742-1821), dandy célèbre et collectionneur averti, fut pourtant le peintre en titre du prince de Galles et un miniaturiste de renom au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. Sa femme Maria (1760-1838), d’une intelligence et d’une sensibilité extrêmes, artiste elle aussi, recevait la haute société londonienne dans son salon et fut peut-être la maîtresse de Thomas Jefferson. Mais bien que les Cosway aient formé l’un des cou­ples les plus en vue de leur temps – en même temps que l’une des cibles privilégiées des satiristes –, leur vie et jusqu’à leurs noms semblent quelque peu oubliés aujourd’hui.

L’exposition que propose en ce moment la National Portrait Gallery d’Édimbourg vient donc à point nommé nous rappeler à quel point Richard Cosway sut capter l’esprit de son temps. Pour reprendre l’expression de l’écrivain William Hazlitt, "ses miniatures ne se sont pas contentées de suivre la mode, elles l’ont lancée".

Après une période de purgatoire, Cosway dut attendre la fin du XIXe siècle pour susciter de nouveau l’enthousiasme de collectionneurs tels que John Pierpont Morgan ou, plus tard, Duveen, avant de retomber dans un oubli relatif après la Seconde Guerre mondiale.

Une manière brillante et légère
À dire vrai, la manière brillante et légère de Richard Cosway a moins de puissance que celle de certains de ses talentueux contemporains présentés au cours de cette exposition, parmi lesquels John Bogle et John Smart : la confrontation ménage quelques contrastes saisissants. Mais c’est justement sa délicatesse, voire sa fragilité, qui permit à Cosway de rendre admi­ra­blement l’atmosphère que les dandys faisaient régner à la cour du prince de Galles. Comme le remarque judicieusement Ellis Water­house, son style était "parfaitement adapté aux manières affectées et au culte des bijoux en cours sous la Régence".

Richard Cosway, miniatures, National Portrait Gallery, Édimbourg, jusqu’au 22 octobre ; National Portrait Gallery, Londres, du 17 novembre au 18 février. Catalogue sous la direction de Stephen Lloyd, avec des études de Roy Porter et d’Aileen Ribero.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°18 du 1 octobre 1995, avec le titre suivant : Richard Cosway en majuscule

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