Salade russe à Londres

Des icônes aux avant-gardes

Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1995 - 345 mots

La vente d’art russe organisée par Sotheby’s à Londres, les 14 et 15 décembre, s’annonce bien si l’on en juge par les prix élevés atteint depuis peu par la peinture russe, en particulier les tableaux du XIXe siècle.

LONDRES - Outre le fonds habituel d’icônes, peintures, argenterie, porcelaine et œuvres d’art, Sotheby’s dispersera d’importantes peintures d’avant-garde des années dix et vingt qui ont récemment refait surface. La vente devrait rapporter de 4 à 5 millions de livres (30 à 38 millions de francs).

Le catalogue, un précieux ouvrage de référence en soi, contient 700 entrées répertoriées par ordre chronologique. Il débute par une rare icône russe du XIVe siècle et s’achève sur une huile d’A. Deineka des années quarante. Sur les 300 tableaux mis en vente, on recense 40 icônes, toutes du XVIIe siècle ou antérieures. Une cinquantaine de miniatures sur carton et ivoire des XVIIIe et XIXe siècles proviennent de la collection de Robert D. Brewster, aujourd’hui disparu, avec notamment des portraits de la famille impériale et de la cour.

Parmi les 230 peintures du XVIIIe siècle se détache un rare ensemble de portraits, avec un autoportrait de A. P. Bryuloff (1780-1877) appartenant à la collection du comte Anatole Demidoff ; un autoportrait du grand peintre Ilya Répine, daté de 1888, et plusieurs portraits de la Grande Catherine. La vente comprend également plusieurs décors de scène ainsi que des dessins de costumes. Un des quatre eunuques et la Sultane jaune, réalisés par Bakst pour une production de Shéhérazade en 1910, sont estimés respectivement 15 000 (115 000 francs) et 22 000 livres (167 000 francs).

Au nombre des plus belles pièces de l’avant-garde russe, une composition suprématiste à l’huile, exécutée vers 1916 par Lioubov Popova, et une grande huile cubiste de 1915, La Guitare, toutes deux estimées 200 000 livres (1,5 million de francs), ou encore une gouache de 1920 d’El Lissitzky, Proun A11, (estimation 200 000 livres). La vente comprend aussi du mobilier, de l’argenterie, des objets décoratifs – dont 50 pièces par Fabergé – et de la porcelaine de la période révolutionnaire.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°20 du 1 décembre 1995, avec le titre suivant : Salade russe à Londres

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