Londres : Warhol, une mort annoncée

Par Roger Bevan · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1995 - 708 mots

Jusqu’au 27 janvier, Anthony d’Offay explore le thème de la mort dans l’œuvre d’Andy Warhol.

Intitulée "Vanités : crânes et autoportraits, 1976-1986", l’exposition regroupe les travaux de la star du Pop, depuis les séries de petites toiles vivement colorées portant l’image d’un crâne, jusqu’à ses derniers autoportraits, qui semblent rétrospectivement annoncer sa disparition. Connus aujourd’hui sous le nom de "Fright Wig", ceux-ci avaient été spécialement créés pour Anthony d’Offay, en 1986.

Chez RAAB Boukamel, jusqu’au 22 décembre, Luciano Castelli expose une série de céramiques créées au mois de mai, avec son équipe, dans son atelier toscan. Certains des dix-huit plats présentés font un mètre de diamètre. Peints à la main, ils ont tous subi une double cuisson avant d’être émaillés. Leur décoration reprend les thèmes qu’il a traités au cours des quinze dernières années : figures, nus, portraits et images de Pigalle. À Paris, la Maison européenne de la photographique devrait montrer une rétrospective de son œuvre photographique de juin à septembre 1996.

Pour commémorer le cinquantième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Benjamin Rhodes et Gillian Jason réunissent, jusqu’au 13 janvier, deux artistes dont la carrière s’est nourrie des thèmes de la guerre moderne. Onze peintures et dessins de David Bromberg ont pour sujet le silo à bombes souterrain proche de Burton-on-Trent, où il travailla en 1942 pour le War Artist’s Advisory Committee. Michael Sandle exposera, lui, des dessins d’étude et le modèle réduit en bois peint d’un projet en cours sur le thème du suicide, ainsi que six grands croquis au fusain et à l’acrylique pour La reine de la Nuit.

Querelle conjugale dans une cuisine
Connu du public britannique pour avoir lancé sur la Tamise une sculpture dans un radeau et en avoir attaché une autre sur le Blackfriars Bridge lors de "Doubletake", la manifestation organisée par la galerie Hayward en 1992, l’artiste allemand Stephan Balkenhol a sculpté et colorié une grande tête d’homme, une sirène et plusieurs œuvres de format plus réduit pour sa première exposition dans une galerie londonienne, chez Stephen Friedman, jusqu’au 13 janvier.

Sam Taylor-Wood, qui expose actuellement au Walker Art Center de Minneapolis et chez Richard Cork à Manchester, vient de réaliser une nouvelle installation vidéo pour White Cube. C’est sa première exposition dans une galerie londonienne depuis sa participation au Showroom de 1994. Elle met en scène, jusqu’au 20 janvier, une querelle conjugale dans une cuisine. L’image des deux protagonistes est projetée sur des murs perpendiculaires, séparés par un espace vide.

À la Frith Street Gallery, jusqu’au 13 janvier, la juxtaposition insolite de cinq artistes femmes promet une confrontation passionnante. Cornelia Parker, qui a collaboré avec Tilda Swinton pour "The Maybe" à la Serpentine Gallery en septembre, crée Un jour ce verre cassera, un document montrant une bougie, un tube de rouge à lèvres et un collier de perles sortant d’un revolver. Dorothy Cross expose Alliances, une série d’inclusions d’anneaux d’or dans des os de seiche. Ceal Floyer agence une installation visuelle, Titre provisoire : (Fouil­les), tandis qu’He­len Robertson et Bridget Smith affichent de grandes créations en couleurs.

La ville en 100 photos
Jusqu’au 22 décembre, Marc Jancou inaugure son nouveau programme d’expositions pour London Projects avec cent photographies ayant la ville pour sujet. Prises par Weegee, dans les années quarante, la moitié est prêtée par une collection privée. Toujours en quête d’espace approprié pour ses manifestations, il a investi cette fois deux boutiques vides d’Ellis Street, délaissant son nouveau quartier général de Soho.

Récemment chez CRG à New York et Nathalie Obadia à Paris, Paul Winstanley s’est taillé une réputation internationale. Maureen Paley l’accueille chez Interim Art, du 17 décembre au 3 février. Il y présente sept peintures nouvelles, dont une grande étude architecturale de Cambridge. À noter, une série de toiles consacrées aux souterrains urbains où, pour la première fois, l’artiste a représenté des personnages. Paul Winstanley exposera chez Peter Kilchmann, à Zurich, en 1996.

Et toujours : Howard Hodgkin chez Alan Cristea (jusqu’au 22 décem­bre), Nicola Tyson chez Entwhistle-Cork Street (jusqu’au 6 janvier), Elisabeth Frink chez Beaux-Arts (jusqu’au 9 décembre), Henri Gaudier-Brzeska chez Mercury (jusqu’au 23 décembre), Ivor Abrahams chez Bernard Jacobson (jusqu’au 15 décembre), Katsura Funakoshi chez Annely Juda Fine Art (jusqu’au 16 décembre) et Anish Kapoor chez Lisson (jusqu’au 6 janvier).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°20 du 1 décembre 1995, avec le titre suivant : Londres : Warhol, une mort annoncée

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