Le château de Seneffe reprend vie

Les petits plats dans les grands ou l’art de mettre la table

Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1995 - 348 mots

Après bien des difficultés, la Communauté française de Belgique ouvre un centre de l’orfèvrerie à Seneffe, dans un des joyaux de l’architecture néoclassique de Belgique. Mais cela suffira-t-il à créer une dynamique dans la Région du Centre ?

SENEFFE (de notre correspondant en Belgique) - Au terme de restaurations si longues que certaines parties ont nécessité une seconde phase de travaux, le château de Seneffe reprend vie. Né de l’imagination de Laurent-Benoît Dewez (1731-1812), architecte de Charles de Lorraine, le château de Seneffe accueille désormais les collections d’orfèvrerie de la Communauté française, issues de la donation du célèbre collectionneur Claude D’Allemagne.

Cette intéressante collection allie quelques joyaux à un nombre important de pièces quelconques, quand il ne s’agit pas de faux que Claude D’Allemagne, dans son enthousiasme, avait acquis un peu trop rapidement. L’importance de l’ensemble justifie néanmoins l’éclat d’une présentation "d’époque". Dans un ensemble néoclassique fraîchement – trop fraîchement parfois – restauré, sinon reconstitué, l’accent reste essentiellement porté sur l’art ancien. Peu de créations contemporaines figurent au catalogue de l’institution, qui devra prospecter en ce sens si elle veut attirer un plus large public.

Bien plus que par l’orfèvrerie, qui ne réjouira malgré tout qu’un nombre restreint d’amateurs, Seneffe brille par son site. Le château, le petit théâtre – un joyau difficile à pratiquer –, l’orangeraie – seul lieu qui permette la mise sur pied de spectacles allant du théâtre à la musique – et le parc ont attiré visiteurs et touristes alors même que le site était encore dégradé. Point de convergence de ce que fut le XVIIIe siècle, Seneffe devrait stimuler toutes les créations en ce domaine. Musique, fêtes champêtres, théâtre, expositions de­vraient s’y succéder afin que Seneffe flirte avec le grand public, entre baroque et classicisme. Sinon, quel sera dans dix ans l’avenir du panier à pain réalisé en 1737 par l’orfèvre Georges Wickes ?

CHÂTEAU DE SENEFFE ET MUSÉE DE L’ORFÈVRERIE de la Communauté française, à Seneffe, ouvert tous les jours sauf les lundis non fériés, de 10 à 18 heures, entrée : 150 et 120 FB, information : 32 (64) 55 69 13

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°20 du 1 décembre 1995, avec le titre suivant : Le château de Seneffe reprend vie

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