Analyse

Travaux sans fin

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 2 mars 2010 - 530 mots

À sa réouverture en 2006, le Grand Palais avait offert aux salons parisiens l’occasion unique de retrouver un élan, mieux une identité. Le bâtiment doit désormais répondre aux croissances organiques de ces événements. Or, les travaux permettant de libérer de nouveaux espaces s’éternisent.

Cette année, la Foire internationale d’art contemporain avait prévu de transférer au Grand Palais une partie des exposants de la Cour carrée du Louvre. Mais les organisateurs n’ont pu obtenir le salon d’honneur (1 200 m2), dont l’ouverture a été repoussée au printemps 2011, pas plus que la galerie sud-est, disponible à l’automne, ou la galerie courbe, dont la réhabilitation n’a pas encore commencé… De fait, la foire reste dans sa configuration multisite précédente. Toutefois, grâce au choix de nouveaux matériaux plus sécurisants pour les cloisons, désormais construites à cinq et non six mètres des poteaux, la manifestation gagnera près de 600 à 700 m2 supplémentaires qui lui permettront de rapatrier, au sol, les stands nichés en mezzanine.

Grogne générale
La Biennale des antiquaires, organisée en septembre prochain, aurait elle aussi souhaité s’agrandir de 2 000 m2. Le salon affiche, en effet, environ quatre-vingt-dix exposants, alors qu’il en espère, à terme, cent cinquante. Une taille critique nécessaire pour en découdre avec Tefaf Maastricht (lire p. 15 et suiv.). Les retards pris par les travaux ne sont pas les seuls griefs. Certains organisateurs regrettent l’instabilité de leur calendrier. La foire Art Paris (lire p. 25) a dû avancer ses dates à la mi-mars, alors qu’avril lui semblait plus approprié. Le Salon du livre ancien et de l’estampe, qui semble avoir atteint une certaine régularité cette année, a longtemps pâti de dates fluctuantes. D’autres grognent contre les tarifs de location, lesquels auraient doublé en quatre ans, sans pour autant que le lieu fournisse de climatisation. Pourtant, les prix ne sont pas tellement plus chers qu’ailleurs.

Ainsi, le coût moyen de location de la nef du Grand Palais est de 40 000 euros par jour pour une surface de 13 500 m2. À titre indicatif, le tarif moyen de location du palais de la Bourse, où siège le Salon du dessin, est de 18 000 euros pour environ 1 900 m2. On passe à 19 500 euros par jour (sans compter un surcroît de 110 000 euros pour la tente) pour l’esplanade du Pavillon des arts et du design au jardin des Tuileries. Néanmoins, Hervé Aaron, président du Syndicat national des antiquaires, s’étonne que les salons ne bénéficient pas des mêmes avantages que les opérations dites « culturelles ». Un geste de l’établissement public serait le bienvenu. D’autant plus que d’autres lieux (ré)apparaissent.

Bien que décrié, le Carrousel du Louvre a été choisi par le Salon du dessin contemporain. Le Salon du dessin pourrait aussi s’y replier en 2011, au cas où il devrait quitter le palais de la Bourse, qui a changé d’opérateur en février. Il guigne aussi du côté de l’hôtel Salomon de Rothschild (8e arr.), dont la rénovation devrait être achevée en octobre prochain. Certes, ces lieux ne peuvent rivaliser ni en taille ni en prestige avec le bâtiment de l’Exposition universelle. Mais ils offrent un confort non négligeable et une taille suffisante pour les foires de niche.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°320 du 5 mars 2010, avec le titre suivant : Travaux sans fin

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