Chaises musicales

Nominations au ministère de la Culture

Par Emmanuel Fessy · Le Journal des Arts

Le 1 février 1996 - 465 mots

Revenant sur ses premières décisions, Philippe Douste-Blazy crée au sein du ministère de la Culture une direction de l’Architecture, qu’il confie à François Barré, actuellement à la tête du Centre Georges Pompidou. Du coup, la présidence de l’institution française la plus prestigieuse en matière d’art contemporain devient vacante, et le jeu de chaises musicales que le ministre avait lancé avec plusieurs nominations en janvier s’élargit.

PARIS - En récupérant des compétences en matière d’architecture, autrefois dévolues au ministère de l’Équipement, Philippe Douste-Blazy avait préféré rattacher cette discipline à la direction du Patrimoine, sous la houlette de Maryvonne de Saint-Pulgent, plutôt que la gérer de manière autonome. Dans un entretien au Journal des Arts (n° 19, novembre 1995), il justifiait cette position par la volonté gouvernementale de réduire le nombre des directions d’administration centrale et affirmait qu’au sein de la direction du Patrimoine,"une délégation en charge de l’architecture permettra de l’identifier nettement".

Jean-Jacques Aillagon favori
Ces propos n’avaient convaincu ni les professionnels ni les étudiants, qui attendent de profondes réfor­mes dans un secteur en grave difficulté et se considèrent mal traités. Sagement, le ministre a préféré faire machine arrière et créer "une direction de plein exercice pour respecter la singularité de l’architecture".

Il la confie à François Barré, dont l’intérêt pour l’architecture et le design sont bien connus. La succession est donc officiellement ouverte à Beaubourg, six mois avant l’échéance d’un mandat qui devait expirer en août. Le directeur des Affaires culturelles de la Ville de Paris, Jean-Jacques Aillagon, déjà sollicité pour une mission de réflexion sur le Centre Georges Pompidou, fait figure de favori. Toujours à Beaubourg, le mandat du directeur du Musé national d’art moderne, Germain Viatte, s’achevait fin janvier.

Pour remplacer Yves Michaud, qui a souhaité quitter la direction de l’École nationale supérieure des beaux-arts (lire le JdA n° 21, janvier 1996), Philippe Douste-Blazy a choisi Alfred Pacquement, délégué aux Arts plastiques. Il a en outre chargé ce dernier d’une mission pour relancer à Paris une biennale des arts plastiques. Celle-ci, qui pourrait avoir lieu en 1998, ne ferait en aucun cas, selon lui, d’ombre à celle de Lyon : "La France peut très bien avoir deux biennales, l’une à Paris et l’autre à Lyon", assure le ministre. Jean-François de Canchy, conseil­ler au cabinet du ministre, prend la délégation aux Arts plastiques, qui reste autonome et ne sera pas rattaché à la direction des Musées de France, comme certains le redoutaient.

Enfin, Philippe Douste-Blazy doit trouver un successeur à Robert Delpire, directeur fondateur du Centre national de la Photographie. Âgé de 70 ans, il préfère se retirer cette année après avoir organisé, depuis 1982, près de 150 expositions, créé la collection Photo-poche, des émissions de télévision, une bourse pour les jeunes photographes… autant d’initiatives qui ont contribué à la reconnaissance de l’image fixe.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°22 du 1 février 1996, avec le titre suivant : Nominations au ministère de la Culture

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