Les précurseurs de Corot

Les joies du plein air

Le Journal des Arts

Le 1 mars 1996 - 442 mots

Bicentenaire de Corot oblige, la Galerie de la Scala à Paris et le marchand John Lishawa à Londres organisent une exposition regroupant une quarantaine de paysages de plein air par trente artistes, de 1760 à 1850.

PARIS - C’est pour faire honneur aux paysagistes qui ont précédé et, dans bien des cas, beaucoup influencé Camille Corot, qu’Hélène Bucaille-Feau et Marie-Christine Carlioz, de la Galerie de la Scala à Paris, ont entrepris, en collaboration avec le galeriste londonien John Lishawa, d’organiser "Néoclassique et en plein air, paysages."

En préparation depuis quelques années, montrée à la Galerie de la Scala du 20 mars au 17 avril, et à la Gallery Didier Aaron à New York du 8 au 24 mai, l’exposition comprendra une quarantaine de peintures et d’esquisses peintes par trente artistes, de 1760 à 1850.

Démontrer la technique et l’inspiration
Parmi les œuvres, dont près des deux tiers seront en vente à des prix allant de 40 000 à 700 000 francs environ, figurent quelques peintures de Michallon qui, jusqu’à sa mort précoce, fut le maître du jeune Corot et le premier l’encouragea à peindre sur le vif. Hormis Corot lui-même, représenté par Vue de la maison de l’artiste à Ville-d’Avray et un nu féminin, figureront également des tableaux d’artistes aussi divers que Constable, Granet, Gustave Doré et Paul Flandrin.
 
"Bien avant les impressionnistes, ces esquisses peintes ont permis aux peintres de découvrir la lumière dans le paysage," fait remarquer Hélène Bucaille-Feau, "surtout en Italie, étape obligée dans la carrière de chaque artiste, où la lumière est d’une ravissante douceur." "Pei­gnant sur le vif, en plein air, ce qui était un procédé tout à fait nouveau, ces artistes ont créé une nouvelle façon de traiter l’art du paysage. Ils ont beaucoup influencé Corot, qui, à son tour, a eu beaucoup d’influence sur les impressionnistes eux-mêmes."
 
Un des buts de l’exposition, selon ses organisateurs, est également de montrer comment la technique et l’inspiration des tableaux relèvent de la tradition "et d’une certaine préciosité " de l’école néoclassique. "Vers la fin du XVIIIe siècle, la peinture à l’huile sur papier s’est beaucoup développée, car le papier se transportait plus facilement que les toiles et, en même temps, permettait les empâtements et les effets tactiles de la peinture à l’huile", poursuit Hélène Bucaille-Feau. "Les artistes ont pu ainsi capter directement les effets de lumière et de couleurs, les changements de temps et d’atmosphère."
 
La Galerie de la Scala exposera des dessins sur papier par certains de ces mêmes artistes lors du Salon du Dessin qui aura lieu à l’Hôtel George-V, à Paris, du 11 au 16 avril. Notons également l’exposition "In the light of Italy, Corot and plein air painting", qui traite un thème analogue et se tiendra au Brooklyn Museum à partir de mai, puis à la National Gallery de Washington et au Saint Louis Museum of Art.

Galerie de la Scala, 68, rue La Boétie, 75008 Paris, du 20 mars au 17 avril, ouvert du lundi au samedi, de 14h à 19h. Gallery Didier Aaron, 32 East 67th Street New York, du 8 au 24 mai, lundi à vendredi de 10h à 18h, samedi de 11h à 16h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°23 du 1 mars 1996, avec le titre suivant : Les précurseurs de Corot

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