Orient, exprès

Une importante vente de tableaux orientalistes

Le Journal des Arts

Le 1 avril 1996 - 343 mots

À Drouot, la plupart des ventes, destinées principalement aux acheteurs français, sont en stagnation, tandis que celles consacrées à l’art oriental et aux orientalistes, tournées vers la clientèle étrangère, prospèrent.

PARIS - "Nos clients, qui viennent surtout du Proche et Moyen-Orient et du Maghreb, continuent à acheter," constate Lynne Thornton, spécialiste depuis vingt ans de la peinture orientaliste. "Ils apprécient spécialement les paysages et les représentations historiques de villes, beaucoup moins les interprétations plutôt fantaisistes des artistes occidentaux ; les amateurs proche-orientaux n’achètent jamais des scènes de harem ou des nus."

Lynne Thornton organise avec l’étude Gros et Delettrez, les 21 et 22 avril, une importante vente de tableaux des grands maîtres de l’orientalisme. Les vacations proposeront près de 350 lots : des tableaux et des œuvres sur papier, mais aussi des cuivres syriens et des meubles orientaux du XIXe siècle.

Un Français converti à l’Islam
La vente comprend plusieurs toiles et dessins d’Étienne Dinet (1861-1929), un Français converti à l’Islam résidant en Algérie, dont les œuvres, réalistes et intimes, sont parmi les plus recherchées sur le marché : Tendresse paternelle, qui représente un père et son enfant, est estimée entre 600 000 et 700 000 francs, Danseuses de la tribu des Ouled–Naïl, 1895, une huile sur toile rehaussée d’or et d’argent, entre 700 000 et 800 000 francs. Y figurent également deux œuvres de Jean-Léon Gérôme, de son vivant l’artiste le plus cher payé au monde et dont les œuvres, très prisées autrefois par les Américains et les Bri­tan­niques, sont rares en France : Sunrise in the desert, une élégante représentation, dans la plus pure tradition académique, des pyramides d’Égypte, est estimée entre 800 000 et 1 million de francs, tandis que Danseuse mauresque, une rare sculpture en bronze sur un socle en lapis-lazuli, a une estimation de 300 000 à 400 000 francs.

Parmi les autres artistes de la vacation, signalons Lucien Levy-Dhurmer, dont le pastel Jeunes filles de Marrakech est estimé entre 200 000 et 250 000 francs, ainsi qu’Adolphe Thalasso, Ernest Vacherot, Hermann Corrodi, Eugène Girardet et Frédéric Dufaux.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°24 du 1 avril 1996, avec le titre suivant : Orient, exprès

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