Le 10e Saga : de la lithographie aux nouveaux médias

Virage technologique du salon de l’estampe

Le Journal des Arts

Le 1 avril 1996 - 500 mots

Pour sa dixième édition, le Saga (Salon des arts graphiques actuels) s’élargit à toutes les formes de création contemporaine \" diffusables \", dans une tentative d’annexion de la photographie, de la vidéo et des nouvelles technologies, Internet compris.

PARIS - Nouveau lieu, nouvelles dates, nouveau comité : le Saga – à l’instar d’autres salons… – fait peau neuve pour son dixième anniversaire. Les deux précédentes éditions, porte de Versailles, n’avaient pas fait l’unanimité : la position géographique excentrée aurait entraîné la désaffection d’une partie des amateurs d’estampes, qui auraient en outre rechigné à venir dans un espace manquant par trop de prestige. Déjà, le nombre d’exposants attendus à l’espace Eiffel Branly renoue avec les sommets atteints en 1994, soit cent trente inscrits un mois avant la date d’ouverture. Et ce, malgré une sévérité accrue du nouveau comité : il n’a pas hésité à écarter quelques galeries qui s’étaient rendues coupables, en 1995, de proposer de faux tirages de grands classiques modernes…

L’objectif du nouveau comité – qui réunit Anne Lahumière, Franck Bordas, Rémy Bucciali, Rik Gadella (Pays-Bas), Cilla Lewenhaupt-Herpe (Suède), Yvonamor Palix, Rachel Stella (États-Unis), Bernard Utudjian et Michael Woolworth (États-Unis) – est donc de rendre à l’estampe ses lettres de noblesse. "Alors que nos ateliers et notre savoir-faire sont reconnus par beaucoup d’artistes étrangers, l’estampe est curieusement déconsidérée en France", regrette Franck Bordas.

Bicentenaire de la lithographie
Divisé cette année en cinq Espaces – estampe, livre d’artiste, dessin, sculpture, photo et nouvelles technologies –, le Saga présentera notamment l’Atelier Franck Bordas (Gilles Aillaud), les Éditions Cillart (Érik Dietman), Angela Flowers (Nicola Hicks), Gana Graphique (artistes coréens), Polaris (Speedy Graphito), Berggruen, Alain Veinstein, Florence Loewy, Catherine Issert (Jean-Charles Blais), la galerie Dionne (Federica Matta)…

"Résolument contemporain", le Saga 96 persiste dans la voie ouverte en 1995 en octroyant une plus large place à la photo, à la vidéo et aux artistes utilisant de "nouvelles techniques". Ainsi, l’Espace photographique, confié à Yvonamor Palix, accueillera les galeries Lucien Durand, Isabelle Bongard, Yvon Lambert (Nan Goldin), Natkin Berta, Sollertis (Sophie Calle), Zéro l’infini (Lin Delpierre), Spectrum de Valence… ainsi qu’un forum où s’exprimeront différents acteurs du monde de la photographie. Des interventions d’artistes sont attendues (Valery Grancher, Adrien Sina…), et un serveur sera accessible sur l’Internet (http://colophon.com/saga).

À l’occasion du bicentenaire de la lithographie, inventée en Allemagne par Senefelder, la Bibliothèque nationale de France présentera une anthologie réunissant une centaine de lithographie des origines à nos jours. Une sélection des acquisitions des cinq dernières années du Fonds national d’art contemporain viendra en complément. Enfin, les travaux de vingt étudiants retenus par le jury du "Prix Fondation Peter Stuyvesant de l’estampe – Espoirs 96" seront exposés, dont les œuvres d’Olivier Chouteau (École régionale des beaux-arts du Mans), lauréat du prix d’un montant de 20 000 francs.

SAGA 96, estampes, photographie, dessin, Espace Eiffel Branly, Paris, du 11 au 15 avril, ouvert tlj de 12h à 20h, samedi et dimanche à partir de 10h, nocturne le vendredi 12 avril jusqu’à 23h, entrée 40 F, entrée permanente 100 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°24 du 1 avril 1996, avec le titre suivant : Le 10e Saga : de la lithographie aux nouveaux médias

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque