Tour de vis à Valence

La nouvelle municipalité veut réduire les dépenses

Le Journal des Arts

Le 1 avril 1996 - 353 mots

Artothèque fermée, biennale d’art repoussée, budget d’acquisition du musée amputé, seuls les ateliers d’artistes obtiennent un sursis. La nouvelle municipalité de Valence affirme devoir réduire les dépenses, mais ses décisions manquent de cohérence.

VALENCE - Réfugié derrière une analyse strictement comptable, le nouvel adjoint à la culture Thomas Jouli (RPR) considère que "la ville dépense trop par rapport à ses moyens". La médiathèque a été la première visée : son artothèque et sa vidéothèque vont être fermées. Le budget municipal sera ainsi allégé des 80 000 francs destinés aux acquisitions de l’artothèque et de la charge d’un emploi.

"Nous avons choisi de supprimer l’artothèque parce que très peu de personnes en profitent. Il n’y a eu que 1 000 prêts l’an passé", ajoute Thomas Jouli. L’argument est inacceptable pour un bibliothécaire estimant qu’il faut toujours "comparer les mouvements au fonds disponible". Or, avec un ensemble de 700 œuvres à prêter pour 1 000 emprunts, le résultat de l’artothèque est comparable aux emprunts de livres et de disques effectués à la médiathèque.

Cette décision est surprenante dans une ville qui disposait d’un ensemble d’actions cohérent autour des arts plastiques et d’un pôle spécifique avec les multiples. L’école des beaux-arts en a fait un de ses axes prioritaires, et le Centre de recherche et d’action culturelle (CRAC) en expose régulièrement. Pour les Valentinois, la décision de fermeture de l’artothèque "a été prise dans la précipitation". De plus, les autres arbitrages sont en contradiction les uns avec les autres.

La Ville a ainsi augmenté la subvention d’une association qui gère des ateliers d’artistes – Art Trois –, mais diminué les crédits d’acquisition du musée, qui passent de 200 000 à 100 000 francs. Thomas Jouli estime cependant "qu’il faudrait remonter cette subvention, qui est ridiculement basse". De son côté, Hélène Moulin, conservateur du musée, a reçu l’assurance "de participations exceptionnelles en cas de pièces intéressantes"… Par ailleurs, la Ville avait annoncé la suppression de la biennale d’art qui se tenait dans les rues valentinoises. Elle explique aujourd’hui qu’elle est seulement décalée d’un an. Toutes décisions qui perturbent plus qu’elles n’améliorent le fragile domaine des arts plastiques.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°24 du 1 avril 1996, avec le titre suivant : Tour de vis à Valence

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