Patrimoine

Documentaire

Grandeur et décadence d’Angkor

Par Charlotte Nouziès · Le Journal des Arts

Le 20 janvier 2010 - 328 mots

ANGKOR

Laurence Piquet sillonne les musées afin de les faire découvrir aux téléspectateurs de France 5. Elle s’arrête cette fois au Musée Guimet, à Paris.

La balade télévisuelle s’envole pourtant vite très loin de la capitale, jusqu’à l’ancienne cité royale d’Angkor Thom, dans l’actuel Cambodge. Depuis plus d’un siècle, le chantier de restauration de l’énigmatique Baphuon a vu défiler plusieurs générations de spécialistes. Ce temple-montagne – au sommet d’une colline représentant le mont Meru, axe du monde dans la mythologie hindoue – a été bâti au XIe siècle, sous le règne d’Udayãdityavarman II. Il est le fruit du génie de l’Empire khmer, civilisation brillante et mystérieuse, disparue brutalement.

Situé entre le palais royal et le Bayon, un autre sanctuaire, le monument se révèle exceptionnel : construit en grès, il est recouvert de bas-reliefs relatant l’épopée des dieux hindous. L’aventure de cette restauration hors du commun débute en 1908, lorsque Jean Commaille, un peintre amateur reconverti pour l’occasion en archéologue, arrive dans l’ancienne cité d’Angkor Thom avec la Légion. À l’écart, dans la jungle, il découvre le Baphuon, alors en très mauvais état. Le temple l’intrigue : dans l’ensemble dédié originellement à la déesse Shiva, Commaille croit distinguer la tête d’un gigantesque bouddha allongé sur la face ouest. Il mourra victime de voleurs en 1916, avant d’avoir le temps d’en entrevoir davantage.

L’édifice est entouré, depuis, de ce parfum romanesque, et l’avancée des travaux, entre acharnement du sort et optimisme, au rythme des moussons et des coups de génie, emmène le spectateur jusqu’à la sanctification du bouddha par le roi du Cambodge, Norodom Sihamoni, en juin 2008. La restauration de l’imposant monument, sous des airs de course effrénée contre le temps, devrait enfin aboutir courant 2010, sous l’égide de l’architecte-archéologue Pascal Royère. Le Baphuon, ou l’incarnation de pierre des grandeurs et décadences du peuple khmer.

UN SOIR AU MUSÉE, jeudi 28 janvier sur France 5 à 21h35, « Angkor, l’aventure du Baphuon », documentaire réalisé par Didier Fassio, 70 minutes

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°317 du 22 janvier 2010, avec le titre suivant : Grandeur et décadence d’Angkor

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