Top ten chinois

Dix projets archéologiques couronnés

Le Journal des Arts

Le 1 mai 1996 - 691 mots

Les Chinois couronnent chaque année dix projets archéologiques, dont la liste vient d’être publiée. La publicité qui entoure ce choix assure à ceux qui les mettent en œuvre un renom national, voire international, et leur vaut l’attribution de nouvelles subventions.

PÉKIN - Le jury est composé de vingt spécialistes de l’Institut d’archéologie de l’Académie chinoise des sciences sociales, l’Institut de paléontologie des vertébrés et de paléoanthropologie de l’Académie chinoise des sciences, de l’université de Pékin, du Musée d’histoire de la Chine et de l’Institut de recherche des vestiges culturels chinois. Pour l’année 1995, dix chantiers archéologiques ont été choisis parmi plus de 400 projets :

1. Les fouilles en cours dans les caves de Xianren et de Diao­tonghuan, province du Jiangxi : l’uni­versité de Pékin et l’Institut d’archéologie du Jiangxi, associés à la Fondation américaine Andisco, ont mené des fouilles qui ont permis de dégager des témoignages géologiques nouveaux sur le passage du paléolithique au néolithique.

2. Le site de Yuchanyan : les archéologues de l’Institut archéologique du Hunan ont découvert deux rizières fossiles – dont l’une aurait été plantée par l’homme, ce qui en ferait la rizière la plus ancienne jamais mise au jour – vieilles de 10 000 ans.

3. Les fouilles des vestiges d’un complexe urbain de la culture de Baijiazhuang d’époque proto-Shang : les vestiges couvrent une superficie de 1,2 million de m2 dans le district de Schifo, au nord-ouest de Zhengzhou. Ce projet conjoint de l’Institut d’archéologie du Henan et de l’université de Zengzhou a permis d’exhumer une jarre en poterie portant une marque très proche des fameuses inscriptions oraculaires sur os et sur écaille de tortue datant de la même époque.

4. Le site de Xianrentai, dans le district de Changqing : les chercheurs de l’université du Shandong ont découvert des vestiges d’habitations, des caves et des tombes de la culture Yueshi, des Zhou occidentaux et des Han, ainsi que six tombes d’aristocrates de l’ancienne principauté de Shi, fondée à la fin de la dynastie des Zhou de l’Ouest qui a subsisté jusqu’à la période Chinqiu.

5. Les structures architectoniques exhumées à Canton : le site couvre une superficie de 650 m2 et comprend des ruines de palais impériaux remontant au royaume Nanyue, des débuts de la dynastie des Han de l’Ouest.
 
6. La tombe de Liu Wu : seigneur de la dynastie des Han occidentaux sur la colline de Shizishan, à Xuzhou, sa tombe a été mise au jour entre décembre 1994 et mars 1995 par les musées de Nanjing et de Xuzhou. De nombreux artefacts, des poteries, 200 pièces en jade, 150 sceaux officiels, des objets d’or et d’argent et des armes ont été découverts.

7. Le site de Niya : l’un des évènements archéologiques de l’année 1995 est dû à une équipe sino-japonaise qui travaille à Niya. Situé au centre de la route nord de la Soie,  Niya a fourni des témoignages sur les relations entre l’ouest et le centre de la Chine à l’époque des dynasties Han et Jin. Un cimetière comportant huit tombes a été fouillé : l’aridité du climat a préservé les corps momifiés, et les tissus de soie dont ils étaient revêtus sont parfaitement conservés.

8. Le site de Bohai : les archéologues ont mis au jour 323 tombes, 7 autels et plus de 2 000 artefacts dans cette commune située près de Ning’an, une ville du Heilongjiang à l’extrême nord-est de la Chine. Les tombes les plus anciennes remontent à la fin de la culture de Mohe, les plus récentes datent de l’apogée de la culture de Bohai.
 
9. Le site du temple des ancêtres (Taisi) de la dynastie des Song du Sud, à Hangzhou : édifié en 1134, des briques carrées utilisées dans la construction du mur est du temple portent les caractères guan  ou ping an.
 
10. Le projet des Trois gorges du Yang-tsê Kiang (lire le JdA n° 22, février 1996) : ce site avait déjà été placé en tête de la liste des sites du VIIIe plan quinquennal, mais de source bien informée, les travaux exploratoires entrepris dans la région des Trois gorges du Yang-tsê n’en sont encore qu’à un stade préliminaire et n’ont pas fourni jusqu’ici de résultats significatifs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°25 du 1 mai 1996, avec le titre suivant : Top ten chinois

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