L’ultime bataille de Trajan

Après dix ans de procédure, le Parc du port de Trajan pourra voir le jour

Le Journal des Arts

Le 1 mai 1996 - 344 mots

Le projet de Parc archéologique et naturel du port de Trajan, vaste domaine situé le long du littoral romain, est relancé à la suite de la récente décision d’un tribunal administratif qui a donné raison au ministère des Biens culturels. L’expropriation des restes de l’ancienne ville de Portus, avec les vestiges des ports aménagés sur ordre de Claude et de Trajan, a été approuvée au nom de \"l’intérêt général\".

ROME (de notre correspondante) - Le litige opposant depuis plus de dix ans les cabinets Sagri et Santer, représentant les intérêts de la famille Sforza Cesarini, propriétaire du terrain, et le ministère des Biens culturels semble aujourd’hui tranché. Les requérants soutenaient que l’étendue du terrain à exproprier était excessive, que l’indemnité prévue (18 milliards de lires en trois tranches, soit 58,5 millions de francs) était insuffisante, et que les raisons de l’expropriation n’étaient pas établies puisqu’ils auraient fort bien pu se charger eux-mêmes de la création du parc. Mais la sentence du tribunal administratif, en réfutant ces arguments, a "inversé" la logique traditionnelle d’interprétation des lois de tutelle, reconnaissant au ministère et à la surintendance des Biens culturels la faculté de faire valoir, au nom de l’intérêt général, une capacité de projet dépassant la simple conservation du bien soumis à litige. En substance, le tribunal a reconnu officiellement que le projet de Parc archéologique et naturel satisfaisait aux critères de recherche, de protection, de mise en valeur et de jouissance publique de la zone concernée, mais aussi qu’il offrait un "élément de requalification et de reconnaissance socio-culturelle dans un secteur affecté par la crise culturelle, par un urbanisme sauvage et par le manque de services collectifs et de lieux de convergence sociale."

L’ensemble du projet, objet d’un protocole d’accord entre l’administration publique et des sociétés privées, associe aux recherches archéologiques déjà mises au point par la surintendance d’Ostie, la création d’un parc naturel ouvert au public et la réalisation d’un réseau de connexions entre le parc et les stations ferroviaires, maritimes et aériennes, ainsi que l’aménagement, hors de la zone du parc, de structures d’accueil.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°25 du 1 mai 1996, avec le titre suivant : L’ultime bataille de Trajan

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