Napoléon III menait grand train

Le mobilier du train impérial à Nogent

Le Journal des Arts

Le 1 juin 1996 - 343 mots

Pour leur quatrième vente importante d’art et d’objets du Second Empire, Mes Muriel Berlinghi et Christophe Lucien remontent à la source même de ce que l’architecte Charles Garnier, décrivant à l’impératrice Eugénie le mélange d’expressions architecturales de l’Opéra de Paris, qualifiait de style Napoléon III.

NOGENT–SUR–MARNE - Le 8 juin, la jeune étude Berlinghi et Lucien dispersera, parmi 220 lots Napoléon III, un ensemble de meubles qui garnissaient le train impérial de la Compagnie des chemins de fer de l’Est. Un certain Victor Lair les avait achetés le 26 août 1893, lors de la liquidation des biens impériaux, et ses descendants les ont conservés depuis.

Parmi ces objets, utilisés par l’Empereur en personne dans le train qu’il em­pruntait lors de ses fréquents voyages d’inspection militaire au camp de Châ­lons, ou pour ses visites aux garnisons des fron­tières de l’Est, figurent 12 chai­ses et 2 fauteuils en bois sculpté de style Re­nais­sance, qui meublaient le wagon-salle à manger. Créés par Jeanselme père et fils, les sièges (estimés entre 70 000 et 80 000 francs) sont recouverts de cuir de Cordoue, et les deux fauteuils ornés d’aigles couronnés.

Délicate attention, le wagon-chambre à coucher comptait deux cabinets de toilette, dont l’un était meublé d’une coiffeuse en palissandre mouluré et sculpté, dans un goût, toujours "néo", de faux Louis XV. Les emplacements en creux du plateau de marbre blanc de la coiffeuse (estimée entre 20 000 et 25 000 francs) empêchaient les flacons de tomber.

Un lit en palissandre provenant de la chambre à coucher, assorti à la coiffeuse, sera également mis en vente. De qualité moyenne, il pourrait cependant atteindre un prix important pour avoir été utilisé, selon la tradition, par le prince impérial Eugène Louis Napoléon, tué par les Zoulous, et dont les objets et les images sont collectionnés avec zèle par une poignée d’amateurs très spécialisés.
Figureront aussi dans la vente des pho­tographies de la famille impériale, des souvenirs militaires, une om­brelle en dentelle de Chantilly ayant appartenu à l’Impératrice et un ensemble de pétitions demandant le sacre de Louis Napoléon à Reims.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : Napoléon III menait grand train

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