Orientalistes et photographie

Deux marchés, deux résultats fort différents

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 juin 1996 - 380 mots

Les richesses qui avaient conduit l’étude Gros & Delettrez à étaler sa vente de tableaux orientalistes sur deux jours, les 21 et 22 avril, auraient-elles provoqué une indigestion ? Seuls 140 des 339 lots proposés – certains importants, mais bien d’autres nettement moins – se sont vendus. Les photographies dispersées par Me Jean-Claude Binoche ont en revanche fait de bons résultats.

PARIS - L’artiste français Étienne Dinet, pourtant l’un des orientalistes les plus recherchés, a déçu lors de la vente Gros & Delettrez des 21 et 22 avril, qui a réalisé un produit total de 6 739 400 francs. Adjugées 800 000 francs, les Danseuses de la tribu des Ouled-Naïl ont presque atteint leur estimation haute. Mais Jeunes filles se maquillant, une toile très similaire par son sujet – charmant et décoratif – et son style, estimée entre 500 000 et 550 000 francs, est restée invendue, tout comme nombre de ses dessins et aquarelles, sans doute jugés par les amateurs trop académiques et insuffisamment "finis". D’autres valeurs sûres se sont mieux comportées : Sunrise in the desert, de Jean-Léon Gérôme (1824-1904), de son vivant l’artiste le plus cher au monde, a été adjugé 1 million de francs, son estimation haute, tandis que Danseuse mauresque, une sculpture en chryséléphantine et bronze du même artiste, estimée entre 300 000 et 400 000 francs, partait à 350 000 francs.

Le marché de la photo
Le marché de la photographie du XXe siècle, nettement plus jeune que celui du tableau orientaliste, s’est avéré d’une impressionnante stabilité lors de la vente de Me Binoche,  le 4 mai, qui a suscité, dans la salle comme au téléphone, l’intérêt de nombreux marchands et collectionneurs français, américains, britanniques, hollandais et allemands. Une proportion importante des lots – 186 sur 234 –, qui couvraient un large éventail de styles et de photographes, de Brassaï à Man Ray en passant par Weegee et Doisneau, a été vendue. La vacation a produit un total de 708 520 francs, contre les quelque 600 000 francs attendus, la plupart des prix d’adjudication restant en dessous de 10 000 francs. Le lot le plus cher, Self portrait, drag 1980, un autoportrait de Robert Mapple­thorpe qui figurait sur la couverture du catalogue (estimé entre 30 000 et 40 000 francs), n’a pas trouvé preneur.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : Orientalistes et photographie

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque