Tableaux anciens

Jamais deux sans Troy

Un tableau perdu de l’artiste fera sensation lors de la vente de tableaux anciens et XIXe d’Artcurial

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 9 décembre 2009 - 508 mots

Pour sa deuxième vente d’œuvres provenant de l’ancienne collection du baron Vitta, Artcurial met à jour un tableau perdu de Jean-François de Troy et représente un Géricault

PARIS - Un tableau représentant Danaé peint par Jean-François de Troy et provenant de l’ancienne collection du baron Joseph Vitta (1860-1942) est la vedette de la vente de tableaux anciens du 14 décembre chez Artcurial. Conservée en bon état et estimée 120 000 euros, cette toile, dont on connaît plusieurs versions d’atelier, est le tableau final mentionné comme perdu dans l’ouvrage de Christophe Leribault sur le peintre. Il s’agit donc d’une heureuse redécouverte. Au XVIIIe siècle, cette peinture appartenait au financier et célèbre collectionneur Pierre Crozat, qui possédait un immense fonds de 19 000 dessins et plusieurs centaines de tableaux qui furent dispersés après sa mort. Entrée en 1896 dans la collection du baron Vitta à l’occasion d’une vacation à Drouot, elle fut depuis conservée par sa descendance.

Après une première vente consacrée aux dessins anciens le 27 mars 2009, c’est la deuxième fois qu’Artcurial exploite le vieux fonds familial du baron Vitta. Lors de la vente en mars, Officier des chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant, une esquisse préparatoire à l’huile de Théodore Géricault d’un tableau conservé au Musée du Louvre, n’avait pas suscité d’intérêt. L’œuvre avait été critiquée et présentée comme « un Géricault quelque peu contesté », sans explication, dans un article du Figaro publié la veille de la vente. Ce qui avait compromis les chances de succès de l’esquisse. « C’est volontairement que nous la représentons très vite en vente, indique Matthieu Fournier, responsable de la vacation. Cette esquisse est d’une évidente beauté. Nous l’avons fait restaurer [un petit enfoncement] et nettoyer, ce qui la rend plus lumineuse. » Selon Bruno Chenique, le spécialiste de Géricault, c’est « un petit chef-d’œuvre ». Pour son deuxième passage aux enchères, son estimation a été divisée par deux, passant de 300 000 à 150 000 euros, soit un prix nettement plus séduisant.

Par ailleurs, la vente réunit une importante section de tableaux flamands dont un Paysage de paradis avec Orphée charmant les animaux, huile sur cuivre datée de 1600, signée Jan Brueghel l’Ancien dit de Velours, et Le Satyre et le paysan, tableau de Jacob Jordaens d’un puissant réalisme, estimés 100 000 euros chacun. Notons encore une spectaculaire paire de natures mortes de Jacob van de Kerckhoven, dit Giacomo da Castello, ainsi qu’une Vue de l’intérieur de la cathédrale Notre-Dame d’Anvers, peinte vers 1578 par Peter Neeffs, dans un état de conservation remarquable avec ses glacis d’origine, estimée 40 000 euros. Enfin, signalons une rare suite de quatre précieux éléments d’un tableau de dévotion (vers 1450) par Giovanni Bellini, ayant été démembré et représentant des scènes évangéliques et de martyres de saints, estimée 80 000 euros.

TABLEAUX ANCIENS ET DU XIXE SIÈCLE, vente le 14 décembre à l’hôtel Dassault, 7, rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris, Artcurial, tél. 01 42 99 20 20, expositions publiques : les 11, 12 et 13 décembre 11h-19h et le 14 décembre 11h-16h, www.artcurial.com

TABLEAUX ANCIENS ET DU XIXE
Spécialiste : Matthieu Fournier
Estimation : 1,3 à 1,6 million d’euros
Nombre de lots : 80

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°315 du 11 décembre 2009, avec le titre suivant : Jamais deux sans Troy

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